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  • Crédit: Lynn Y, Shutterstock

Virus mortel au Parc Yosemite : stupeur et tremblements

Samedi matin, je me réveille comme une fleur, après une bonne nuit de sommeil réparatrice, prêt à profiter de cette fin de semaine rallongée (lundi férié). Machinalement, j’allume mon ordinateur pour lire mes courriels. Au milieu des traditionnelles infolettres, un message attire mon attention. Une amie française m’a envoyé dans la nuit un lien vers un article publié sur le site internet du Nouvel Observateur, un hebdomadaire national français. Le titre y est alarmant. Californie : 10.000 personnes menacées par un virus mortel. L’introduction est dans le même ton : « Les touristes ayant séjourné dans le parc national de Yosemite cet été sont susceptibles d'avoir été contaminés. »

Un léger moment d’angoisse s’en est suivi. Un petit frissonnement qui remonte du bas du dos. J’ai moi-même vadrouillé dans ce parc cet été. Stupeur. Prise de conscience. Crainte. Je dois donc faire parti de ces 10 000 personnes susceptibles d’être contaminés par ce virus, du nom de syndrome pulmonaire à hantavirus (SPH), une maladie propagée par les selles d’un rongeur, la souris sylvestre.

Crédit: Michael Rubin, iStockDeux personnes sont déjà décédées. Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis (CDC), le taux de mortalité est de 36 %, plus d’un cas sur trois. Et aucun traitement n’est disponible à ce jour : « Le SPH provoque rapidement des difficultés respiratoires qui demandent de l'oxygène et/ou une intubation », indique le CDC, des symptômes comparables à ceux de la grippe : fièvres, maux de tête, courbatures, douleurs abdominales… « On ne dispose pas de traitement spécifique pour le virus, mais s'il est détecté à temps et que l'on administre des soins palliatifs, les chances de survie se trouvent augmentées. »

Depuis, la direction de Yosemite s’est voulue rassurante sur l’impact du virus : « Tant que les individus restent dans une zone bien ventilée et sont vigilants face aux signes annonçant la présence de rongeurs, ils devraient être en sécurité », a déclaré le porte-parole du parc, Kari Cobb. « Il n'est pas nécessaire de fermer le parc, ni de porter un masque pour visiter la région. » Le temps est donc à l’apaisement. Ce qui est somme toute logique de la part de la direction du parc, qui se garde bien de toute communication alarmiste, pour ne pas faire fuir les futurs visiteurs. Yosemite est l’un des sites naturels les plus visités aux États-Unis, avec plus de 3,5 millions de touristes par an.

Et moi dans tout ça ? La zone de propagation du virus semble être limitée à une aire de camping, le Curry Village, située dans la vallée très achalandée du parc. J’ai planté ma tente dans un autre camping, non loin de là. Mais, la période d’incubation étant de six semaines, j’ai encore quelques jours à attendre pour être certain de n’être pas infecté. Les voyages forment la jeunesse, qu’y disent… J’espère bien prendre un coup de vieux quand même !

 
 
 
 
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