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  • Photos : Courtoisie

François-Guy Thivierge au sommet des tours Fisher dans le désert de l’Utah

Depuis qu’il a entamé, en 2019,  une tournée d’envergure mondiale pour gravir 55 montagnes en 55 mois, l’alpiniste François-Guy Thivierge a parcouru à la fois de grands classiques européens, quelques-uns des plus hauts sommets de la planète, de sublimes volcans ou de rudes parois de glace. Il a récemment ajouté le paysage désertique des tours Fisher, dans l’Utah, à sa toile de décors à couper le souffle.


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Thivierge revenait tout juste d’un éreintant séjour au Pérou, où il a gravi coup sur coup l’Alpamayo et le Huascaran, deux de ses défis les plus redoutables à ce jour, quand l’irrésistible envie d’en relever de nouveaux s’est manifestée.

François-Guy Thivierge et son complice Alfred Boivin / © Courtoisie

Le commun des mortels aurait sans doute savouré le triomphe, les pieds bien installés sur le pouf. Penser que François-Guy Thivierge allait longtemps se complaire dans le confort serait mal le connaître. Après tout, impossible de s’attaquer à 55 montagnes sur une période de cinq ans en mode sédentaire.

«Mon compagnon d’escalade Alfred Boivin avait congé au retour du Pérou. Je suis revenu à la maison et je suis reparti après deux semaines pour le Colorado et l’Utah. L’appel des montagnes était trop fort. Un des plus gros défis de ma liste, c’est de me trouver du monde avec qui grimper. Là, l’occasion était belle», a-t-il raconté.

François-Guy Thivierge a réalisé cette ascension avec son complice Alfred Boivin. Le tout a été rendu possible grâce à l’engagement du partenaire corporatif SiliCycle.


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26 ans plus tard

Même s’il a souvent gravi des sommets beaucoup plus vertigineux, Thivierge s’est dit épaté par son passage dans l’Utah.

En 1996, dans ce même coin des États-Unis, c’était à la tour Castleton, à une cinquantaine de kilomètres, qu’il s’était attaqué.

Déjà, à l’époque, il avait le sentiment de passer à côté de quelque chose. Vingt-six ans plus tard, il était grand temps de se mesurer aux immenses monolithes des tours Fisher.

Les structures faites de sable pétrifié, dans d’anciens fonds marins, lui ont procuré un coup de foudre instantané.

«On a grimpé une petite voie d’escalade plus facile à côté pour se familiariser. On a été marcher ensuite pour aller voir la Fisher et sa finale en tire-bouchon. C’est assez unique au monde», lance-t-il comme un gamin émerveillé par ses cadeaux de Noël.

Le mur avec son pignon en forme de tire-bouchon des tours Fisher, aux États-Unis, est devenu l’un des endroits les plus photographiés dans le milieu de l’alpinisme au fil des ans.

Défi différent

Vers 4 h 30, en pleine nuit, Thivierge et son acolyte ont entamé la marche d’approche afin d’arriver au pied de la voie aux premières lueurs du soleil. Il fallait vite grimper avant que le soleil ne tape au point de transformer les lieux en fournaise dès la fin de l’avant-midi.

Le duo a rapidement compris que le défi serait plus mental que physique.

«Tu es extrêmement exposé au vent, de tous bords, tous côtés. Le vide est omniprésent. Juste en regardant du bas, tu trembles presque de nervosité. Tu vois ce qu’il y a à monter et la dernière partie, ça donne des frissons. On se demande si on va pouvoir s’attacher correctement.

«Les protections qu’on coince dans la roche s’effritent. On parle d’une roche qui s’apparente à de la boue figée. C’est très bizarre comme formation et je n’avais jamais grimpé une texture de roche aussi sableuse», a mentionné celui qui a pratiquement tout vu en matière de parois montagneuses.

Le décor désertique de l’Utah, avec ses roches sableuses, offre des paysages sublimes.

Cette escalade, qu’il qualifie de modérée en ce qui a trait au niveau de difficulté, se forge une grande place dans son immense boîte à souvenirs, entre autres en raison de son aspect photogénique et de son caractère unique.
«J’ai apprécié la variété, les différences au niveau de la roche. Tu te demandes si tu vas avoir assez de force et s’il y aura suffisamment d’espace pour mettre les ancrages. Tant que tu n’es pas dedans, il y a beaucoup de stress. J’ai beau aimer me lancer dans l’inconnu, c’est normal de se poser des questions», a souligné Thivierge.

Une région à explorer

Voilà donc une autre montagne dans sa liste des 55 que l’éternel vagabond des sommets peut fièrement cocher.

«Ce défi, je voulais qu’il comporte des ascensions variées, et pas juste les plus hauts sommets de chaque pays. Je ne veux pas me spécialiser dans un seul type de montagne. Je voulais grimper des montagnes que je n’avais jamais explorées», a-t-il dit, avant d’y aller d’une suggestion pour tous ceux qui suivent ses exploits.

«L’État de l’Utah regorge de paysages grandioses de déserts. Il y a plein de parcs naturels autour à visiter. Je recommanderais cette région à n’importe qui. Une fois, ce n’est même pas assez pour tout explorer.»

© Adobe Stok


TOURS FISHER

Montagne # 22

  • Altitude: 1780 m
  • Pays: États-Unis
  • Région: Près de Moab, Utah
  • Première ascension: Années 1960
  • Ascension: 150 m
  • Durée: 5 heures

Pour suivre ses aventures: francoisguythivierge.com | @Francois Guy Thivierge | facebook.com/fgthivierge


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