31 trucs pour survivre en plein air
Tout ce qu'il faut pour vivre, c'est de l'air, de l'eau, de la nourriture et de quoi s’abriter. Certes, mais lorsque le destin nous joue de mauvais tours, le froid ou la chaleur, le manque de nourriture, les animaux sauvages, les blessures et le découragement deviennent de réelles menaces. Voici quoi faire lorsque les choses ne tournent pas rond.
Construisez un abri
- Tendez une corde solidement entre deux arbres (perpendiculaire au vent) pour y étendre une bâche dans le sens de sa longueur. Fixez les extrémités de la toile avec des piquets ou des roches. Il n’y a pas d’arbre? Improvisez des mâts avec des bâtons de marche ou des branches (pas trop sèches) et immobilisez-les dans le sol avant d’y tendre la corde.
- Il pleut? Installez un bâton près de la bâche pour soutenir la corde : l’eau glissant sur celle-ci vers l’abri s’écoulera sur le bâton.
- Pas de corde ou beaucoup de vent? Fixez au sol (face au vent) un des côtés de la bâche, surélevez le milieu du côté opposé et attachez-le à un bâton de marche (ici, le duct tape sera votre meilleur ami). Fixez les autres côtés au sol.
- Pas de bâche? Trouvez une énorme branche que vous appuierez diagonalement sur un arbre. Fabriquez des murs avec des branches plus minces en les accotant sur la principale.
- Regardez aussi autour de vous : trouvez un pare-vent naturel et utilisez les éléments offrant une protection (promontoire rocheux, encaissement de terrain, canopée des arbres, grotte) comme base pour votre installation.
Trouvez de l’eau
- De manière générale, prévenez la soif en buvant régulièrement. En situation critique, buvez peu et souvent : vaut mieux ne pas se rationner pour demeurer alerte. Restez à l’ombre, mangez peu, respirez par le nez : ceci vous permettra de conserver vos forces. En hiver, pensez à faire fondre de la glace plutôt que de la neige : vous obtiendrez plus d’eau pour la même énergie dépensée.
- Si vous n’avez pas de carte, la façon la plus logique de trouver un point d'eau est de dénicher un lieu d'observation surélevé pour juger de l'emplacement des vallées ou de crevasses vers lesquelles l'eau s'écoule. Surveillez aussi la végétation luxuriante.
- En l’absence de point d’eau, récoltez l’eau de pluie. Recueillez aussi la rosée sur la végétation avec un linge ou en marchant avec un tissu absorbant noué autour de vos mollets. Autre piège à eau : enveloppez une branche d’arbre feuillu avec un sac de plastique (transparent) : l’évaporation des feuilles se condensera dans le sac attaché et vous procurera quelques gorgées.
- L'alambic solaire fonctionne également par condensation. Creusez un trou (45 cm de profondeur par 90 cm de diamètre) et déposez-y des plantes non toxiques fraîchement coupées. Placez un récipient au centre et couvrez le trou d’une feuille de plastique idéalement transparente scellée sur les côtés par des roches et placez-en une autre au centre pour drainer l’eau dans le récipient.
Mangez!
Pas facile de redevenir chasseur comme nos aïeux. Dans le besoin, ces quelques sources d'énergie seront les bienvenues :
- Régalez-vous de petits fruits : mûres, framboises, fraises, bleuets, ronces odorantes, chicouté, etc. Évitez ceux que vous ne connaissez pas.
- Au rayon des jeunes pousses ou des feuilles, plusieurs sont comestibles crues comme celles du chou-gras, de même que les jeunes feuilles de marguerites et celles de pissenlit.
- L’écorce interne de certains arbres est comestible (comme celle du bouleau jaune) tout comme certains bourgeons (érable, orme, pin et sapin). Les samaresdes érables (vous savez, ces petits « hélicoptères »!) sont comestibles.
- En milieu maritime, choisissez des algues de mer jeunes, fermes et lisses. Cuites ou séchées (parfois crues), la plupart forment une bonne nourriture de survie, mais certaines sont excessivement laxatives…
- Les insectes sont riches en protéines : chenilles (de couleur pâle, verte ou brune), sauterelles, grillons ou criquets peuvent vous sauver la vie. Retirez les pattes épineuses et les ailes. Mangez-les crus ou cuits (de préférence pour éliminer parasites ou bactéries). Consommez les insectes phytophages, c’est-à-dire ceux qui se nourrissent de végétaux. Attention : les bestioles aux couleurs vives peuvent vous rendre malade.
Orientez-vous (hémisphère Nord)
Les plus grandes évidences sont les plus négligées : apportez une carte topographique, une boussole (ou un GPS) et apprenez à les utiliser correctement. Pour ceux qui ne veulent pas prendre cette précaution, voici quelques façons de retrouver le nord :
- En ayant l’heure locale (celle du soleil), tenez une montre à l’horizontal et dirigez l’aiguille des heures vers le soleil. Le sud correspond au point médian entre cette aiguille et le chiffre « 12 ». Ce truc perd de son efficacité en se rapprochant de l’équateur.
- Plantez un bâton d’un mètre et posez un caillou sur le sol à l’extrémité de l’ombre. Attendez 20 minutes et marquez la nouvelle extrémité de l’ombre d’un deuxième caillou. La ligne entre ces deux repères forme l’axe ouest-est (le premier caillou indique l’ouest). À midi pile, l’ombre pointera vers le nord.
- La nature vous offre aussi quelques indices : la mousse pousse en général du côté nord des arbres ou des cailloux. Si la nuit est dégagée, l’étoile polaire vous indiquera aussi le nord.
Feu sauvage
Ne faites pas l’erreur de partir sans allumettes ou un briquet : le feu est l’un des plus précieux atouts en situation de détresse.
- Si vous optez pour des allumettes, achetez-en des imperméables (ou trempez vos allumettes régulières dans de la cire fondue) et économisez-les en utilisant une bougie. Apportez un briquet rempli de combustible qui résiste au vent et à la pluie. Ne jetez pas trop vite un briquet vide : sa pierre peut encore produire des étincelles.
- Recette maison pour un allume-feu génial : imprégnez quelques boules de ouate de Vaseline et conservez-les dans un petit contenant étanche. Elles brûleront pendant plusieurs minutes.
- S'il pleut et que le sol est détrempé, tentez de construire votre feu à l’abri sur une surface moins humide comme un sol rocheux ou une plate-forme surélevée confectionnée avec des branches de bois vert légèrement espacées (telle une grille de BBQ).
- Par beau temps, le verre (loupe, objectif d’un appareil photo, jumelles, lunettes, boussole) peut converger suffisamment les rayons du soleil pour allumer un nid de brindilles sèches.
- Par grand vent, faites votre feu dans une cavité ou une tranchée.
Docteur de l’impossible
- Traitement d’une fracture : immobilisez le membre atteint par une attelle formée d’une partie rigide. Rembourrez bien et fixez le tout solidement, sans trop serrer. L’attelle doit soutenir les articulations de part et d’autre de la fracture. Utilisez l’attelle de votre trousse de premiers soins ou improvisez-en une avec bâton, écorce, vêtement, matelas, corde, duct tape, etc.
- Traitement d'une hémorragie externe : couvrez la blessure avec une compresse stérile et exercez une pression directe, mais pas excessive. Au besoin, ajoutez des compresses par-dessus la première. Maintenez le tout avec un bandage sans trop serrer (la circulation doit continuer). Si possible, élevez l’endroit blessé au-dessus du niveau du cœur. Lors d’une hémorragie artérielle, il est utile de connaître les points de compression.
- Traitement d'une ampoule : identifiez-la avant qu’elle ne dégénère (sensation de picotement ou de chaleur). N’attendez pas : pansez la zone (sparadrap, duct tape, moleskine) pour réduire le frottement. Si l’ampoule est formée, préférez un pansement qui n’adhère pas à la plaie.
Petites et grosses bêtes
- Si vous croisez un ours noir, ne vous approchez pas et ne restez pas debout à le fixer. Ne courez pas et ne vous montrez pas agressif. Reculez calmement, gardez-le à l’œil en évitant un contact visuel direct et parlez-lui d'une voix posée. S’il se montre agressif (claquements de dents, soufflement très fort, s’il frappe le sol ou des objets ou encore s’il donne l’impression de charger), faites-vous gros (ouvrez votre manteau, tenez votre sac à dos en hauteur) et reculez. Si un ours noir attaque, restez sur place, ne faites pas le mort (réservez cette technique pour les grizzlys), débattez-vous, criez, frappez-le (avec tout ce qui vous tombera sous la main : branche, pierre, etc.) pour le faire fuir.
- Des sangsues? Ne les arrachez pas : leurs mâchoires pourraient y rester et causer une infection. Utilisez du sel, de l’alcool, du kérosène ou une flamme pour les faire lâcher prise.
Signalez votre présence
- Qu'il soit sonore ou visuel, connaissez le signal de détresse universel : trois signaux, suivis d’une courte pause, puis trois autres signaux, etc. Communiquez ce signal tant que vous le pouvez avec des coups de sifflet, des éclairs lumineux (renvoyez les rayons du soleil avec un miroir de détresse ou utilisez une torche, flash d’appareil photo, etc.).
- Si vous pouvez faire du feu, l'idéal est un triangle de trois colonnes de fumée (alimentez vos feux avec du bois vert).
- Si vous devez vous déplacer, indiquez la direction empruntée avec des indices (flèche au sol, marque sur les arbres, etc.).
- Tous connaissent le classique « SOS » (3 signaux courts, 3 longs et, de nouveau, 3 courts - que l'on répète) mais pourquoi ne pas profiter de l'alphabet morse au complet?