Week-end de luxe en Gaspésie : traitement chic, décor choc!

Le plaisir du plein air est indissociable du plaisir de la détente. C'est sur cette conception épicurienne que mise l'Auberge de montagne des Chic-Chocs. Une proposition très convaincante!

Pour bien des gens actifs, plein air et rusticité vont de pair. En Gaspésie, les concepteurs de l'Auberge de montagne des Chic-Chocs (eux-mêmes grands randonneurs) ont voulu satisfaire ceux et celles pour qui cette association n'est pas indispensable. En deux mots, ils proposent le luxe en plein bois. Le pari est audacieux, mais le résultat est impressionnant. Perdue au coeur des montagnes Chic-Chocs, à quelque 60 kilomètres de Cap-Chat, et perchée à 615 mètres d’altitude, l'Auberge surgit de nulle part. Au sein de la réserve faunique de Matane, un territoire de 60 kilomètres carrés constitue la zone récréative qui lui est exclusive.

À partir de Cap-Chat, au bord du fleuve, le chemin d’accès pénètre, à force de méandres, dans le coeur de cette forêt. C'est un paysage sauvage où s’enchaînent un bassin à saumons et le relief de plusieurs montagnes culminant à plus de 1000 mètres. Puis surgit l'Auberge. Évitant les écueils du luxe à tous crins ou de la rusticité ostentatoire, les concepteurs ont réussi un petit chef-d'oeuvre d'aménagement. La sobriété l'emporte sur le luxe, et l'amalgame de rusticité et de modernité est dosé à la perfection. À l’intérieur comme à l’extérieur, le bois domine, et il se dégage de l'ensemble une note de convivialité. Le soin apporté au moindre détail est manifeste : de l'emplacement du compresseur à l’adoption des principes de développement durable, en passant par l'aménagement des chambres, tout témoigne d'une planification intelligente et d'un goût infaillible!

Mais avant de profiter du luxe, mieux vaut bouger un peu. En été ou à l'automne, la randonnée est l'activité maîtresse. Lors du démarrage du projet, le territoire était vierge. En un an à peine, les guides ont sillonné les environs sans relâche, outils en main, et aménagé un réseau de pistes qui totalise déjà 70 kilomètres! Ils ont cependant pris soin de rendre le crédit qui revient aux vrais créateurs de ces sentiers : les orignaux, dont la densité de la population est ici la plus élevée du Québec! Il s'agissait donc, dans la plupart des cas, de suivre leurs traces. C'est d'ailleurs ce que tentent de faire les visiteurs qui, tous, souhaitent voir « leur » orignal. Peu repartent déçus. Pour découvrir le vaste réseau, les visiteurs ont le choix de partir en autonomie, mais ils restent reliés à l’Auberge par un système de radio, ou ils peuvent se joindre aux sorties guidées qui sont l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la géologie et la biologie des lieux.

Le vélo de montagne est aussi au programme. Notre judicieux « combo » de randonnée (on vous prête les bâtons) et de vélo (on vous prête le vélo et le casque), suivi d'une séance au spa (on ne vous prête pas le maillot!) nous a franchement comblés. Se prélasser dans un spa dans un décor pareil est un luxe rare. Il suffit d'écouter le silence, d'admirer les montagnes qui ferment le paysage, et tout est parfait! Le lendemain : randonnée plus courte, baignade (pour les braves!) à la très belle chute Hélène – le site de cette chute de 50 mètres est absolument superbe –, petite partie de pêche à la mouche, séance de sauna au retour... La belle vie quoi! Le lendemain enfin, c'est en kayak, aux petites heures du jour, que nous tenterons de surprendre un original au réveil.

Mais vraiment... ce serait omettre le meilleur que de ne pas parler de la cuisine. Humm! « Pulpe d'avocat au citron, pétoncles et crevettes poêlées sur crêpe d'artichauts, risotto au vin rouge, entrecôtes de veau grillées, crumble aux amandes, glace à l'anis étoilé... » C'est le chef David Boucher (il assure l'accueil, alternativement avec le chef aubergiste Alain Laflamme), qui offre un de ses menus.

Nous mangerons très bien, nous boirons très bien. Il faut dire qu'en plus de la qualité des plats, l'espace nous met en de bonnes dispositions. Que ce soit pour prendre l'apéro au bar, flâner en admirant les montagnes environnantes, se prélasser au coin du feu autour du foyer qui trône au centre, ou bien sûr se joindre aux convives et aux employés pour le souper commun, cette salle est remarquable. Immense, complètement vitrée sur deux faces, elle est en soi une attraction, une source de plaisir. C'est sans contredit la grande réussite de l'endroit. On pourra toujours lui préférer... l'extérieur. Car il est vrai que le café, le matin, au soleil, sur le grand balcon de bois, avec les montagnes devant soi, vaut aussi son pesant d’or.

Lieu de sociabilité – ou de solitude si on la cherche – l'Auberge conjugue avec un bonheur étonnant le plein air, le luxe, la contemplation et, il faut le dire, le plaisir de sentir que l'on prend soin de vous.