Haut-Défi Objectif : Manaslu

François-Xavier Bleau, en équipe avec son frère Frédéric, Pierre Boutin et Mathieu Morin, de grands amateurs de plein air, se lancent un défi de taille cette année : atteindre le sommet du Manaslu (8156 m) avec l’objectif que cette expédition ne laisse aucune trace, exceptée dans leur mémoire.

Pourquoi avoir choisi le Manaslu?

Ce sommet de 8156 m d’altitude est le huitième plus haut du monde. Certains disent 8163 m, mais nous sommes plus modestes. Le Manaslu est situé dans l’Himalaya, dans le massif du Gurkha entre l’Everest et les Annapurna. L’ascension est techniquement difficile, car le mont est très exposé aux tempêtes, aux avalanches et aux vents. Il est donc peu fréquenté et n’a encore jamais été gravi par des Canadiens.

Quel sera votre itinéraire?

Nous avons choisi de nous attaquer au Manaslu, qui se trouve du côté népalais, plutôt qu’au Cho Oyu ou un autre sommet situé en Chine pour éviter avant tout d’éventuels problèmes aux frontières. Mais c’est surtout parce que ce trek vaut le détour. À partir de la ville de Gorkha, la marche d’approche est relativement longue, une dizaine de jours, pour atteindre le camp de base, qui se trouve à 4800 m. L’ascension sera donc longue et difficile. Mais la région est tellement isolée et si peu achalandée par les alpinistes que ce sera un véritable voyage dans le temps. Un retour au temps des premières ascensions himalayennes.

Quel est l’objectif de votre expédition?

Ce que l’on souhaite lors de ce trek, c’est de ne laisser aucune trace de notre passage. Nous sommes témoins de beaucoup de gâchis et de désinvolture lors de nos ascensions. Certains alpinistes abandonnent leurs bouteilles d’oxygène et leurs détritus sur les montagnes. Les camps de base deviennent de vrais dépotoirs et les cours d’eau sont pollués. En plus de gâcher la vue, ça bousille la santé. C’est pourquoi nous nous engageons à laisser le Manaslu aussi propre qu’avant notre passage. On va aussi tenter l’ascension sans oxygène. Nous prendrons des bouteilles par sécurité, mais on essayera de ne pas les utiliser et certainement de ne pas les jeter. Hormis le geste écologique, c’est aussi un défi sportif personnel que nous nous lançons.

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