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  • Crédit: Jim Jurca

Le plein air façon Équiterre : 100 % Sans Trace ?

Faire du plein air de façon responsable en laissant le moins de traces possible de notre passage, c’est plein de bon sens. Agir au quotidien afin de préserver son terrain de jeux, c’est encore mieux. Voici quelques idées pour aller plus loin que les principes du Leave no trace.

Vous avez du plaisir à être en harmonie avec la nature, à recréer un « mini monde sans trace » lors de vos sorties de plein air? Vous êtes presque « leave no trace »? Bravo! Et si vous appliquiez avec autant d’entrain une variante de tous les jours de cette éthique du plein air? Vous auriez un impact nettement plus positif non seulement sur l’écosystème local, mais aussi à l’échelle planétaire. Utopique?

Et pourtant… Les problèmes environnementaux sont de plus en plus criants et il importe, d’autant plus si vous êtes un amateur de grande nature, de poser des gestes maintenant dans toutes les sphères de votre vie.

Des traces insoupçonnées

Bien sûr, l’empreinte écologique du randonneur en montagne est moins grande que celle de l’amateur de sports motorisés. Cependant, si on y réfléchit bien, on constate que l’ensemble de nos choix de consommation (vêtements, nourriture, habitation, équipements, produits ménagers, etc.) peut sensiblement augmenter notre empreinte écologique.

Prenons les émissions de gaz à effet de serre (GES). On pense tout de suite aux émissions reliées à nos transports et à notre consommation d’énergie à la maison, des émissions directes. Mais on oublie notre contribution aux émissions indirectes qui découlent des produits que nous consommons(émissions des industries, du transport de marchandises, de l’agriculture et des sites d’enfouissement). Ainsi, alors que la moyenne d’émissions de GES individuels au Québec est de 5 tonnes par personne, celle des émissions totales du Québec était de 12,1 tonnes par personne en 2003.

L’effet domino négatif

Nos choix de consommation influencent la qualité de notre environnement et peuvent éventuellement nuire à nos activités de plein air. Imaginons que vous êtes un amateur de canot. Vous mangez quotidiennement de la viande industrielle dont la production contribue à la pollution des cours d’eau. Vous vous rendez en excursion sur une rivière pour canoter et vous arrivez terriblement déçu et outré, car celle-ci est toute souillée par les porcheries à proximité... L’excursion suivante, vous décidez de rouler quelques centaines de kilomètres de plus avec votre voiture pour trouver une rivière en meilleure santé. Même si votre choix est compréhensible, vous contribuez ainsi davantage aux changements climatiques qui, selon plusieurs études, ont déjà et auront dans le futur, la fâcheuse tendance de réduire les débits estivaux des rivières du sud du Québec…

L’effet domino… positif

Pour aller à l’encontre d’un tel cercle vicieux, Équiterre propose 12 gestes concrets pour réduire notre impact écologique au quotidien. Voici en plus quelques suggestions pensées spécialement pour vous, amateur de nature :

- S’équiper pour que ça dure : Les équipements ultralégers de plein air proviennent généralement de lointains pays et sont souvent faits de dérivés du pétrole. Pour honorer le dur labeur des travailleurs qui ont fabriqué vos équipements, plutôt que de les remplacer illico par la nouveauté « tendance » lorsqu’ils sont endommagés, pourquoi ne pas simplement les réparer (soi-même ou en encourageant le réparateur du coin) et les conserver plus longtemps. Aussi, si vous commencez un sport, pourquoi ne pas louer l’équipement et tenter ensuite de l’acheter « usagé ». Il  vous restera également plus d'argent pour prendre le train et acheter de la nourriture écologique…

- Revoir ses transports : Érotisez l’attente! Pour profiter à fond de vos escapades, allez-y moins souvent mais plus longtemps. Pensez à faire du covoiturage, vous partagerez ainsi les frais. Enfin, songez au confort suprême du train avec votre vélo ou votre canot. Dans tous les cas, vous réduirez vos émissions de gaz à effet de serre.

- Manger écologique : Lors de l’achat de nourriture, privilégiez les « 3 N » : nu, non loin et naturel. On devrait donc choisir le produit 1) le moins emballé possible; 2) provenant de producteurs des environs avec peu ou pas d’intermédiaire (par exemple, en achetant des paniers bio des fermes partenaires d'Équiterre); et 3) cultivé avec le moins de produits chimiques possible (idéalement bio). Vous réduirez votre pollution indirecte des cours d’eau et les gaz à effet de serre (selon l’ouvrage L’envers de l’assiette de Laure Waridel, la nourriture parcourt en moyenne 2500 kilomètres avant d’arriver dans notre assiette).

- Convertir les accros des moteurs : Pourquoi ne pas inviter de temps à autre les sympathiques mordus de moteurs autour de vous à s'éclater… sans polluer? Peut-être qu’après avoir descendu un sentier en vélo de montagne à 30 km/h, le mordu des chevaux-vapeur salivera moins devant son joujou à moteur.

- S’impliquer dans un groupe à vocation de préservation : Ces groupes sont essentiels pour assurer la protection des lieux naturels. Par votre implication, vous pourriez aussi apprendre à connaître, avec les naturalistes et militants, cette nature que vous avez vue à toute vitesse lors de vos précédentes sorties et contribuer à faire changer certaines politiques qui pourraient nuire à votre terrain de jeux!

Enfin, n’oubliez pas de prendre plaisir à défendre votre planète, car elle se portera mieux lorsque les gens qui font partie de la solution auront plus de plaisir que ceux qui font partie du problème.

Pour connaître d’autres gestes à poser, visitez le site : www.equiterre.org

 

Crédit: Courtoisie Nicolas Boisclair

Nombreux sont ceux qui se sont intéressés à la préservation de l'environnement après des expériences en plein air. C'est le cas de Nicolas Boisclair qui, depuis 2004, travaille à réduire les besoins énergétiques des ménages à revenu modeste pour le programme Éconologis chez Équiterre. Dans ses temps libres, Nicolas s’implique à titre bénévole dans la préservation des rivières avec l’organisme Révérence Rupert.  Il nous présente ici une façon très « équiterrienne » de penser les activités de plein air.

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