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Dominez les doubles losanges

Ma première descente dans le « Delirium Dive » de Sunshine Village en Alberta figure parmi mes meilleurs souvenirs de ski. À l’époque, je skiais souvent avec mon ami Phil, et nous avions l’habitude de nous bousculer un peu en haut des pistes pour déterminer qui serait le premier sur la pente. Ni l’un ni l’autre ne voulait manquer la chance de faire les premiers virages. Cette fois, c’est moi qui arrivai en haut le premier avec suffisamment d’avance pour contempler la pente (le mot « falaise » serait peut-être plus approprié!). Le défi était de taille : il fallait sauter une corniche de six pieds, puis tourner les skis sur la pente inclinée à plus de 50 degrés tout en évitant les roches de chaque côté. En toute humilité, je n’étais pas certain de vouloir y aller le premier. Lorsque Phil est arrivé, je lui ai dit en bon gentleman : « Après toi! » Il m’a regardé avec un sourire en coin, prêt à s’élancer, et il s’est penché pour regarder la pente. « Mais non Max, après toi! »

Les pentes inclinées sont le cauchemar de bien des skieurs. Elles sont souvent glacées, parfois étroites, et y contrôler sa vitesse n’est pas toujours simple. Mais le skieur qui cherche la liberté sur la montagne et qui désire skier sans se soucier de la difficulté des pistes doit pouvoir affronter l’inclinaison. Heureusement, ce n’est pas aussi difficile que cela puisse paraître.

Lorsque la pente devient abrupte, l’instinct nous pousse souvent à raidir les jambes et à nous incliner vers l’arrière, comme si nous étions sur le bord d’un précipice. Si cela paraît rassurant, cette attitude défensive entraîne une position décentrée vers l’arrière : les skis deviennent plus difficiles à tourner et le risque de chute augmente. Pour skier sur les pistes abruptes avec aisance, il vaut mieux adopter une attitude active en bougeant tout notre corps vers l’avant et en direction du bas de la montagne au début des virages. Puisque la piste se dérobe sous les skis, cela vous donnera la sensation de faire une chute libre pendant quelques fractions de seconde. Ne cherchez pas à combattre la gravité (elle gagnera assurément) : faites-en plutôt votre alliée.

Au Québec, les pistes doubles losanges sont souvent synonymes de glace. Quiconque veut devenir un skieur polyvalent doit apprendre à maîtriser cette surface. Voici trois conseils qui changeront votre perception de la glace :

1) Diminuer la pression
Contrairement à la croyance populaire, skier sur la glace demande douceur et précision (et non puissance et agressivité). Imaginez couper une tomate en rondelles : si vous appuyez fort sur le couteau, la tomate s’écrase. Pour faire une coupe précise, il faut glisser le couteau délicatement. La même règle s’applique en ski alpin. Sur la glace, l’angle des carres devrait être maintenu au minimum pour couper finement la glace et diminuer la pression sous les skis.

2) Relâcher les carres
Lorsque la pression sous les skis devient trop grande pour ce que la surface peut supporter, les skis dérapent et deviennent difficiles à contrôler. Cela se produit généralement lorsque les skis pointent vers le côté de la piste (perpendiculaire à la ligne de pente), au moment où la pression est maximale. Pour éviter le dérapage, il est important de relâcher les carres dès que le changement de direction est complété. L’angle des carres devrait être maximal lorsque le ski pointe vers le bas, et non après.

3) Préparer l’équipement
Assurez-vous d’avoir des skis bien aiguisés. Bien que banal, ce conseil peut faire toute la différence entre skier sur une piste facilement et déraper toute la journée. Au bas mot, les skis devraient être aiguisés aux 10 jours s’ils sont utilisés fréquemment sur la glace. Si le coût d’un entretien vous rebute, vous pouvez vous procurer des pierres à diamants (entre 20 $ et 40 $) qui vous permettront d’entretenir vous-même vos skis et d’en prolonger l’aiguisage. Renseignez-vous à votre boutique de ski spécialisée.

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Maxime Trempe est instructeur de niveau 4 de l’AMSC et termine un doctorat en sciences de l’activité physique.

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