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  • Crédit: Stephen Strathdee

Camps cyclistes printaniers : Soulager son obsession

Tels les snowbirds, ils fuient l’hiver. Peut-être pas, par dizaines de milliers, mais au moins par centaines. Leur passion : le vélo. L’envie : pédaler dès que possible! Tour d’horizon pour ceux qui ne peuvent attendre le retour du printemps.

Virginie (États-Unis)

Pour soulager le picotement des membres inférieurs…

Marc Dufour n’est pas qu’un précurseur en matière de camps cyclistes au Québec : il est aussi un drôle de personnage. Pour attirer l’attention, il roule fréquemment avec son chien dans un sac à dos ou dans un panier. Sa compagnie, le Groupe Centrifuge, organise des voyages d’entraînement en Virginie, dans la région de New Castle où les paysages sont faits de routes rurales, de boisés et de monts qui permettent aux cyclistes de faire corps avec le décor. Et il y a l’incomparable Blue Ridge Parkway, un méchant défi (dans son intégralité, le Blue Ridge propose 755 km de route, 200 belvédères, 27 tunnels et… 48 000 pieds de dénivelé). Ici, les routes semblent avoir été tracées par le pas de l'homme plutôt que par la volonté des bulldozers puisqu’elles semblent épouser la nature.

La particularité de l’expérience est que vous côtoyez des cyclistes émérites dont les noms sont régulièrement cités lors de compétitions nationales ou internationales (Émilie Roy, Alexandre Cloutier, Dominique Perras, Dominique Rollin et plusieurs autres). Ces athlètes partagent leur savoir et leur vécu tout en offrant une aide mécanique appréciable. Mais l’époque où ils concoctaient aussi les repas aux « cyclistes migrateurs » est bien révolue. Malgré l’étiquette de « camp cycliste », on y offre davantage un encadrement de randonnées que des stages. Si vous souhaitez obtenir des conseils, il faut oser le demander. Sinon, on vous laisse vous bercer à votre propre rythme.

On aime
Facilité d’accès : à 14 heures d’automobile de Montréal.

On aime moins
La météo qui est là-bas aussi incertaine qu’au Québec et… parfois très fraîche. On y a même déjà vu neiger!

> groupecentrifuge.com

Cuba? Si!
Pour soulager les symptômes liés à la température.

Impossible d’obtenir un consensus sur le vélo à Cuba. Il faudrait en faire un débat à Bazzo.tv! Une chose est sûre : vous trouverez sur les plages cubaines un soleil généreux et de la chaleur à profusion. Avec la mer, les plages, les palmiers et les bananiers en bonus.

Guide pour Ekilib.com, Guy De Repentigny privilégie la ville de Trinidad comme camp de base. Il en vante la variété de destinations possibles pour tous les niveaux de cyclistes à partir de cet endroit. Cette jolie ville coloniale fait aussi partie du patrimoine mondial de l’UNESCO et l’on y trouve une montée de dix-neuf kilomètres vers Topes de Collantes – dont les douze derniers grimpent à 15 %!

Quant à Pierre Gagnon et sa conjointe Françoise, de l’Association des cyclistes pour le développement des affaires (ACDA), ils préfèrent le coin de Varadero pour l’accès facile à une variété de routes vers Matanza et Carderas. Ils apprécient aussi la ville de Holguin, pour ses montagnes et ses escarpements sublimes qu’on atteint après Guardalavaca. « Il y a peu de routes à Cuba et trop de pollution. Si on aime ce pays, c’est pour le beau, bon et pas cher! Et c’est l’endroit idéal pour une météo de rêve! », confirme Christian Quirion, de Sentier Plein Air à Valleyfield.

Cuba constitue un endroit pittoresque à souhait : on y retrouve peu d’autos (parfait pour le cyclotouriste!), mais plusieurs bœufs, vaches, chèvres, chiens et poules sur les routes. 

On aime
La facilité d’accès, la température et l’ensoleillement (330 jours de soleil par an!)

On aime moins
La nourriture et la qualité des routes dans certains secteurs de l’île.

> ekilib.com
> sentierspleinair.com
acdaquebec.com

Majorque (Espagne)
Crédit: Yvan MartineauMallorca, pour soulager la compulsion du kilométrage.

Cette île située au large des côtes espagnoles dans la Méditerranée a été rendue célèbre par des écrits de George Sand qui y a séjourné il y a longtemps avec son amant Frédéric Chopin. Plus récemment, des compagnons de voyage à vélo m’affirmaient : « C’est mieux que la Toscane! ». Ils avaient bien raison à mon avis. J’y suis allé durant un mois, et je n’en suis pas tout à fait revenu…

Il semble peine perdue de tenter d’évoquer avec discernement la beauté de la mer, de la montagne, des escarpements et des cols cyclables. Il faut y aller pour bien comprendre cette île, la sentir et s’en enivrer comme le font plus de 30 000 cyclistes tous les printemps, et même à l’automne, l’autre saison populaire pour pédaler.

Pédaler sur l’île Majorque au printemps implique que vous y croiserez assurément quelques équipes du Tour de France à l’entraînement. Pas étonnant : on trouve sur cette île une température clémente et des terrains variés sur un territoire d’à peine 3 640 km carrés. Sur le bord de la mer, on peut y pédaler à fond sur près de 550 km de côtes. Les routes y sont jolies et sinueuses, avec des pavés aussi doux que des tables de billard, sans oublier les sublimes cols!

Pour profiter à fond de votre voyage de vélo à Majorque, suivez les stages de l’Irlandais Stephen Roche, troisième au Tour de France en 1985 et champion du monde en 1987. Dirigés par son ami Claude Escalon, les forfaits qu’ils offrent permettent d’établir son camp de base dans un hôtel quatre étoiles avec une vue époustouflante sur la mer. Les départs des différents pelotons ont lieu vers neuf heures et les retours vers 14 heures. L’encadrement des cyclistes est impeccable. J’ai notamment vu un comparse être victime d’une crevaison : le premier guide à s’en apercevoir lui a alors prêté sa roue subito afin qu’il poursuive son chemin sans délai. Et nul besoin d’embarquer votre vélo en avion : ils en ont plusieurs à louer (en carbone!).

Par contre, deux des routes les plus spectaculaires se trouvent à l’autre bout de l’île… et ne figurent pas aux trajets de ces stages. Planifiez alors de vous évader pour aller sillonner la route de Sa Calobra avec ses 800 mètres de chute (sur quatorze kilomètres) de virages vertigineux qui aboutissent en bordure de mer. Ensuite, il y a l’étourdissante route du cap Formentor : elle aussi constitue tout un spectacle. Situé à la pointe nord de Majorque, le cap Formentor dévoile panoramas et lacets à couper le souffle.

On aime
Les paysages fabuleux, les cols sinueux et la qualité de l’organisation.

On aime moins
La durée des vols aériens (il faut subir au moins deux escales!).

stephenroche.com
> Ekilib.com

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