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Pénurie d’équipement : les prix de la pandémie

À la recherche d’un fatbike au début de l’hiver, je me doutais bien que la tâche n’allait pas être facile. Plus encore, que les prix en magasin ou sur les sites de revente ne seraient pas à mon avantage. Car la pandémie n’a pas mis en quarantaine les effets de l’offre et de la demande – surtout de la demande –, loin de là!

Fatbike, ski de montagne, raquette, vélo : qu’importe l’activité qu’on souhaite pratiquer, il n’est pas évident de s’équiper cette année, puisque les Québécois confinés se sont tournés en masse vers les activités de plein air. Comme il y a une pénurie en boutique, plusieurs vendeurs potentiels ont vu là une occasion à saisir. Sur les réseaux sociaux, dans les groupes spécialisés et sur les sites de petites annonces, nombreux sont ceux qui profitent de la situation pour gonfler les prix.


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En cherchant un fatbike usagé, il m’est ainsi arrivé de trouver des montures de quelques années parfois plus chères que le même modèle neuf! Et pour cause : non seulement les détaillants sont en rupture de stock, mais les modèles à venir sont déjà réservés et arrivent au compte-gouttes.

Le domaine du vélo — où des achats sont déjà enregistrés en vue de l’été 2022 pour certaines marques — est un bon exemple pour montrer que la pandémie a fait exploser les ventes et poussé à la hausse les prix, dans le neuf mais surtout dans l’usagé.

Si certains vendeurs privés sur Kijiji et autres Marketplace comptent sur la rareté du produit et l’empressement des acheteurs à mettre la main sur les bécanes disponibles pour camoufler des prix parfois indécents, d’autres ne s’en cachent même plus.

Un exemple : un modèle Rocky Mountain de l’année proposé à 3000 $ « ferme » sur un site de revente. Le vendeur justifiait ouvertement le prix plus élevé par le fait qu’il allait « se priver » de son fatbike pour le reste de l’hiver. L’histoire ne dit pas comment s’est conclue la transaction, mais ce vélo, qui se détaille 1800 $ plus taxes en boutique, a rapidement trouvé preneur.


© Kipras Streimikis, Unsplash

Autres exemples : des peaux d’ascension G3 usagées plus chères que des neuves, ou encore des bottes de ski Salomon 2013 utilisées à quelques reprises et vendues à peine sous le prix du modèle 2021 équivalent – pourtant disponible en boutique. Voilà à quoi il faut s’attendre sur le marché de l’usagé par les temps qui courent.


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La tendance semble bien établie. Sans grande gêne, des vendeurs présentent même leurs prix gonflés en précisant vouloir se faire rembourser les taxes payées! Comme quoi la rareté justifie tous les excès… sans inclure de garantie!

Certes, rien n’empêche d’afficher des articles à gros prix. Car tant qu’il y aura des acheteurs prêts à payer, la loi du marché s’imposera. Mais les prix continueront à monter… Une logique capitaliste difficile à enrayer sans une action concertée. Il est cependant à souhaiter que les acheteurs qui paient le gros prix le font en toute connaissance de cause, et non parce qu’on a profité de leur crédulité.

Car au-delà d’une simple histoire de prix, il y a aussi des articles présentés comme de bonnes affaires mais qui sont loin d’être épatants, comme cette tente d’expédition d’un fabricant réputé annoncée sur un groupe Facebook comme un bon deal à plus de 500 $. Comparativement au prix de détail, le vendeur proposait en apparence un beau rabais. Alléchant, non?

Sauf que le modèle, bizarrement impossible à identifier par le propriétaire et fabriqué sur une courte période, était en fait… une tente dont la production avait cessé depuis plus de 10 ans! De quoi s’inquiéter de l’état des textiles et des adhésifs après autant de temps, qu’importe l’utilisation de la tente. Soudainement, l’aubaine n’était plus aussi généreuse. Mais encore fallait-il avoir fait son enquête.


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7 conseils d'achat


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Voici quelques conseils pour éviter les mauvaises surprises et payer le prix le plus juste possible pour du matériel de plein air usagé.

  • 1. Bien identifier la marque, le modèle et l’âge de l’article

Posez des questions au vendeur et demandez des photos supplémentaires. Pour les vêtements, l’étiquette (souvent blanche) avec les numéros de produits et autres identifiants est un outil précieux. Normalement, un vêtement contrefait n’aura pas ces identifiants. Une recherche sur le Web (Google Images est ici fort utile) permettra ensuite de mieux évaluer l’âge du produit.

  • 2. Évaluer le prix du produit sur le marché, dans le neuf et l’usagé

S’il est encore vendu en magasin, vérifiez son prix de détail et les promotions en vigueur. Sinon, trouvez la valeur du produit qui le remplace ou son équivalent. Quand c’est possible, dénichez des vendeurs qui proposent le même produit et estimez un prix qui semble juste.

  • 3. Se faire une bonne idée de l’état de l’équipement vendu

Le produit est-il comme neuf ou plutôt bien utilisé? Est-ce que les altérations sont purement cosmétiques ou risquent-elles d’avoir un impact sur son utilisation? Des bris ou problèmes sont-ils à signaler? L’entretien a-t-il été fait adéquatement? Encore là, posez des questions au vendeur, demandez des photos et, idéalement, inspectez le matériel avec soin en personne avant de conclure la transaction.

  • 4. Évaluer la rareté et la réputation du produit envisagé

À l’occasion, il arrive que certains produits perdent peu de valeur ou même qu’ils en gagnent, selon leur rareté ou le prestige qui s’y rattache. En outre, la situation actuelle de pénurie a son influence, et s’il y a exagération de la part de certains vendeurs, il reste que les prix sont souvent plus élevés présentement.


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  • 5. Se méfier des descriptions

Il faut toujours prendre avec un grain de sel les descriptions des vendeurs. C’est souvent ce qui n’est pas dit qui est important : l’âge du produit, sa provenance, le nombre de propriétaires, les bris connus, les réparations effectuées, la raison de la vente… 

  • 6. Demander un avis externe

Faire intervenir quelqu’un qui connaît le type d’équipement en question est probablement le meilleur conseil à suivre pour payer le juste prix. Pas besoin de chercher bien loin: l’avis d’un ami ou d’une connaissance de votre réseau sera souvent suffisant pour détecter les mauvaises propositions.

  • 7. Planifier

L’urgence est souvent une bien mauvaise alliée. Mieux vaut donc s’y prendre à l’avance pour minimiser les hausses de prix durant la saison, avoir plus de choix et pouvoir faire ses recherches. Utilisez également votre réseau pour maximiser vos chances de trouver les meilleures aubaines.


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