Vermont : 10 choses à savoir pour se lancer sur la Long Trail
M'offrir 30 jours de randonnée pour mes 30 ans, voilà mon genre de fête! Après avoir envisagé de parcourir les 1130 km de la Great Divide Trail en Colombie-Britannique (Allô les grizzlis!), j'ai finalement opté pour un sentier plus accessible, mais qui saurait tout de même me mettre considérablement au défi : la Long Trail, au Vermont.
Six mois de préparation et 30 jours de marche plus tard, la tête remplie de souvenirs et les pieds pleins d’ampoules, j'ai franchi le 439e kilomètre de la Long Trail. Si vous songez vous aussi à enfiler vos bottes, voici 10 conseils issus de mon expérience pour vous aider à préparer votre aventure.
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1. Le sentier en bref
Complétée en 1930, la Long Trail est le plus vieux sentier de randonnée de longue distance aux États-Unis. Il traverse l’état du Vermont du nord au sud et cumule un dénivelé total équivalant à deux fois l’ascension du mont Everest.
Il est beaucoup moins connu et achalandé que bien d’autres sentiers aux États-Unis, et seulement 292 randonneurs se sont inscrits au registre des finissants 2017 du Green Mountain Club. Parfait pour ceux qui veulent s’adonner à la randonnée de longue distance sans avoir l’impression de marcher sur une autoroute de randonneurs!
À noter que l'Appalachian Trail coïncide toutefois avec les 100 milles (160 km) les plus au sud de la Long Trail et qu'il peut devenir plus difficile de trouver de la place en refuge sur cette section achalandée. Prévoyez donc un abri d’appoint (tente, hamac, etc.).
2. Planifier son itinéraire
© courtoisie Amélie Bouchat
Il faut compter entre 3 et 5 semaines pour compléter le sentier. Étant donné la durée et la distance, c'est une bonne idée de planifier des sections de 4-5 jours entrecoupées de ravitaillements, histoire de ne pas avoir à traîner trop de nourriture.
Commencez la première semaine par de petites journées et augmentez graduellement votre cadence par la suite. Un tableau détaillant chaque section qui inclut les points de départ et d’arrivée, le nombre de kilomètres à parcourir, le dénivelé positif et négatif total pour chaque journée ainsi qu’une idée approximative du nombre d’heures de marche peut être utile pour planifier votre horaire.
Mon truc pour savoir à quoi m'attendre ? Calculer 1 heure de marche pour chaque 2 milles (3,2 km), et ajouter 30 minutes pour chaque 1000 pieds de dénivelé (positif ou négatif). Cette formule a fonctionné à chaque coup pour moi! L’application Guthook (12 $) permet également de parcourir les points d’intérêt du sentier (refuges, points d’eau, points de ravitaillement, etc.) de manière interactive et de calculer rapidement les dénivelés entre deux points sur le sentier. Un must à emporter en complément de la carte papier.
3. Dans mon sac, j’emporte...
© courtoisie Amélie Bouchat
L’essentiel seulement! Dans mon cas, mon sac à dos n’était pas dans la catégorie poids plume, mais il faut quand même faire attention de ne pas tomber dans la boucle du "plus on est lourd, plus on est lent, donc plus on a besoin de nourriture et donc plus on est lourd..."
Pour les curieux, voici un aperçu de ce que j’ai emporté et quelques trucs dont je me suis finalement débarrassée en cours de route: lunettes de soleil, filet moustiquaire pour la tête, canif, boussole et lecture.
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4. Trouver une source de motivation avant de partir… et la garder sur le sentier!
© courtoisie Amélie Bouchat
Lorsque les journées frôlent les 12 heures de marche, qu’on a mal partout et qu’il pleut pendant plusieurs jours d’affilée, on peut vite vouloir quitter le sentier.
Avant de vous lancer dans l'aventure, réfléchissez bien à la raison pour laquelle vous voulez compléter le sentier, quels sont vos objectifs réels, et parlez-en avec vos compagnons de marche. Lors des moments difficiles, remémorez-vous ces réflexions pour vous donner la force de continuer.
Au besoin, pourquoi ne pas appeler un ami ou votre famille pour un petit coup d’encouragement? Un randonneur m’a aussi déjà montré une petite carte sur laquelle figuraient des mots d’encouragement de ses proches, qu’il gardait avec lui sur le sentier. Une super idée!
5. Prévoir les bobos
© courtoisie Amélie Bouchat
Même si on acquiert la majeure partie de son endurance physique directement lors de la randonnée, il est bénéfique et plus motivant d’avoir un minimum de préparation physique avant de se lancer sur le sentier. Mon plan d’entraînement était formé de beaucoup d’exercices de stabilité pour les chevilles et les genoux, et de plusieurs sorties de marche par semaine avec du poids sur le dos.
Si vous avez le temps, remplissez votre sac à dos avec tout votre matériel et allez faire une ou plusieurs randonnées “test” avant votre départ, pour confirmer votre rythme et ajuster votre itinéraire et votre matériel au besoin.
Pensez aussi à éventuellement consulter un physiothérapeute ou un podiatre pour régler les petits bobos qui risquent de s’aggraver sur le sentier. Prévoyez aussi beaucoup d’ibuprofène (la “vitamine I” des randonneurs!) dans votre trousse de premiers soins, pour gérer les douleurs et l’inflammation.
6. Affronter le « Ver-mud »
© courtoisie Amélie Bouchat
C’est le surnom que donnent les randonneurs au Vermont et à ses sentiers souvent boueux. Attendez-vous donc à avoir les deux pieds trempés à un moment ou l'autre durant votre randonnée et prévoyez de l’équipement imperméable.
Petit conseil: des souliers de randonnée sècheront plus vite que des bottes. Notez aussi qu’il devient difficile d’avancer rapidement sur les roches glissantes, alors il faudra peut-être ajuster votre itinéraire en fonction de la météo.
Vérifiez aussi les prévisions de temps à autre (oui, vous aurez du réseau cellulaire!) pour ne pas vous retrouver au sommet d’une montagne au beau milieu d'un orage avec tonnerre et éclairs. L'expérience (vécue à deux reprises) n'est pas l'fun!
Malgré tout, ne vous laissez pas décourager par des prévisions météo pessimistes, parce que le temps change rapidement et qu'il est bien plus important d’apprécier son expérience sur le sentier, peu importe le temps qu’il fait! Après tout, sauter à pieds joints dans les flaques d’eau, c’est un peu comme retomber en enfance, non?
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7. Planifier ses ravitaillements
© courtoisie Amélie Bouchat
Différentes options s’offrent à vous pour les ravitaillements sur la Long Trail. Vous pouvez soit envoyer des boîtes par la poste ou aller les porter directement en personne à plusieurs établissements, soit faire vos ravitaillements sur place en vous rendant à l’épicerie, ou bien encore opter pour un mélange des deux.
La première option sera définitivement la moins économique, mais vos arrêts seront plus rapides si vous ne comptez pas dormir en ville et elle peut aussi être une option intéressante pour ceux qui ont des régimes particuliers. À noter que dans plusieurs hôtels et auberges, vous trouverez des hiker boxes dans lesquels vous pourrez trouver nourriture et équipements laissés derrière par d’autres randonneurs. Pensez à y jeter un oeil avant de vous rendre à l’épicerie!
Outre la nourriture, voici d’autres éléments qui peuvent être utiles à envoyer dans les ravitaillements : produits d’hygiène, papier hygiénique, désinfectant pour les mains, pansements, sacs poubelle, sacs « Ziploc ».
8. S'accorder des « jours zéro »
© courtoisie Amélie Bouchat
Les arrêts en ville sont un bon prétexte pour vous accorder des « jours zéro». Ces jours d’arrêt sont cruciaux pour le randonneur de longue distance : on mange à sa faim, on peut faire son lavage et profiter d’une bonne douche chaude et on se repose amplement pour se sentir prêt à retourner sur le sentier.
Si votre horaire ne vous permet pas d’arrêter des journées entières, accordez-vous au moins des demi-journées de repos. Sur 30 jours, j'avais planifié deux « jours zéro » et deux demi-journées d’arrêt, mais après coup, ç'aurait été beaucoup mieux d’avoir quatre « jours zéro » complets.
En fait, mon itinéraire était planifié à la journée près et j’ai trouvé ça stressant et restrictif. Si c’était à refaire, j’inclurais 2 ou 3 journées « flottantes » pour avoir un peu plus de flexibilité sur l’itinéraire.
9. Au menu : 5000 calories!
© courtoisie Amélie Bouchat
Lors des journées de 10 heures de marche ou plus, vous pourriez dépenser jusqu’à 5000 calories par jour! Il est donc important de bien planifier son menu avec une idée de l’apport calorique de votre nourriture.
Étant donné que votre nourriture sera limitée par la capacité de votre sac à ours ou de votre baril, privilégiez les aliments avec une haute densité calorique pour le moins de poids et d’espace possible. Les repas déshydratés sont gagnants, car ils prennent peu de place, sont légers et rapides à préparer à l'avance chez soi (au four ou avec un déshydrateur - ce qui revient moins cher que l'achat de repas lyophilisés, à terme) et faciles à réchauffer sur les sentiers. Et c’est tellement réconfortant de déguster ses recettes maison sur le sentier!
Notez aussi qu’il est bien de prévoir des options qui peuvent être préparées sans avoir à utiliser un réchaud, dans l’éventualité d’un manque de carburant. Conseil pratique sur le sentier: la plupart des repas déshydratés peuvent être réhydratés en les laissant reposer avec de l’eau pendant quelques heures (dans un contenant hermétique), ce qui vous fera économiser beaucoup de temps et de carburant. J'ai adoré cette méthode!
En plus des repas principaux, j'avais prévu de 4 à 6 collations par jour. Pour éviter de vous tanner de manger la même chose à répétition, pensez à choisir des collations variées qui diffèrent par leurs saveurs (sucré vs. salé) ainsi que par leur texture (croustillant vs. moelleux). Visez un apport d’environ 200 calories par collation.
10. Sur le sentier
© courtoisie Amélie Bouchat
Rappelez-vous que chacun vit l’expérience du sentier différemment. Respectez le concept du « hike your own hike », allez à votre propre rythme et ne vous comparez pas (ou ne comparez pas votre équipement) aux autres. Pour moi, il était très intimidant de voir les randonneurs chevronnés de l’Appalachian Trail passer comme un éclair à côté de moi, un sac minuscule sur le dos. Mais ça n’aurait été tout simplement pas possible pour moi d’aller aussi vite et puis, j’étais bien contente, moi, d’avoir des vêtements en surplus pour me changer en fin de journée.
Finalement, restez à l’affût des « Trail Angels » qui vous attendront parfois avec des boissons froides ou des snacks bien mérités, lorsque le sentier croisera une route principale. Qui ne prendrait pas une bonne bière froide après autant d’efforts?
En conclusion
Si la longue randonnée n’est pas pour vous mais que vous avez envie de découvrir la Long Trail, il existe quelques sections de 2-3 jours que vous pouvez facilement planifier.
Bonne randonnée!
Quelques liens pour vous aider dans la préparation de votre randonnée
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Préparation générale et itinéraire :
Préparation des repas :
Livres à considérer (en anglais) :