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  • Crédit: Nathalie Mongeau

Grande Traversée de la Gaspésie – 4e édition : la croisière s’amuse!

Aux palmiers, à la mer turquoise et aux plages de sable blanc du Sud, 250 vacanciers ont préféré, en février dernier, une autre formule tout inclus : celle de la Grande Traversée de la Gaspésie! Au programme : 250 kilomètres de ski de fond et une croisière sur le Saint-Laurent. Foi de participant : la chaleur était au rendez-vous!

La quatrième édition de la Traversée de la Gaspésie (TDLG) avait de quoi faire fondre le cœur des fondeurs les plus endurcis! Cet événement, c’est la promesse d’un heureux mélange de plein air et d’art de vivre; c’est aussi le pari un peu fou d’organisateurs passionnés, agrémenté par la chaleur de gens authentiques de la région. Imaginez-vous skier sur 250 kilomètres de pistes tracées exclusivement pour vous, et parcourir la Gaspésie au rythme des encouragements des villageois! Que du bonheur entre les 5 à 7 bien arrosés – joyeux préludes aux mets typiques des îles de la Madeleine et de la Gaspésie –, les conférences captivantes et les anecdotes du jour, plus abracadabrantes encore que celles des pêcheurs de la région! Que l’on parte en croisière aux îles de la Madeleine, comme en février 2006, ou que l’on reste en Gaspésie, comme cette année, c’est un tout inclus qui surpasse de loin n’importe quel forfait pour le Sud!

TDLG : le journal de bord de 2006

En s’appuyant sur la météorologie des dix dernières années, l’organisation décrète que l’odyssée se déroulera du 18 au 26 février 2006, question de profiter d’une qualité de neige et de conditions « météo » optimales. Le premier jour, seule une cinquantaine de skieurs courageux font le trajet de Maria à Carleton… par 40 °C sous zéro ; une quarantaine de kilomètres parcourue dans un ballet très jazzé de neige, de grésil, et de vents virulents! C’est que depuis la veille, la température se déchaîne totalement, forçant l’annulation de nombreux vols et près de 175 des 250 participants à prendre le train pour un voyage de quelque 26 heures… De quoi attiser leur soif de chausser les skis!

La Traversée 2007 : du 17 au 24 février

Destinée aux skieurs de niveaux intermédiaire et avancé, la Grande traversée promet une édition 2007 « version cinq étoiles », selon l’organisatrice et initiatrice Claudine Roy.


Cette année le billet pour le paradis coûte 1100 $ : un tout inclus qui permettra de skier et de séjourner dans les Chics-Chocs et au Gîte du Mont-Albert pendant trois jours, puis de savourer les plaisirs grisants de la glisse en passant par Baie-des-Chaleurs, Chandler, Percé, Gaspé et Forillon.

Une odyssée unique d’environ 300 kilomètres limitée à un maximum de 150 skieurs, qui pourront choisir de dormir dans des gîtes, des refuges ou des yourtes! Places convoitées et limitées : réservez dès maintenant!
brisebise.ca/tdlg/

Le soir même, tous les participants embarquent sur le CTMA Vacancier – bateau de croisière taillé sur mesure pour profiter de la vie après le ski – afin de gagner les îles de la Madeleine, très attendues. Le lendemain, la glace qui se brise contre le bateau annonce notre entrée au port dans le décor enchanteur de Cap-aux-Meules. Petite déception : la neige semble rare au pays du homard. On troque donc le ski pour une randonnée pédestre sur les dunes et les falaises rousses si caractéristiques de ces îles.

Au troisième jour, en partance de Havre-Aubert, nous parcourons une quinzaine de kilomètres sur la glace vive avec en arrière-plan les chars à voile qui tanguent dans le vent… « La bière va être bonne tout à l’heure!», lancent quelques skieurs freinés par un vent de face cinglant… À la bien nommée brasserie artisanale, À l’abri de la tempête, le houblon est à l’honneur au son des guitares et de la musique traditionnelle. En soirée, après une captivante conférence de l’astronaute Julie Payette et un souper fastueux, Jacques Bouffard, aventurier et cinéaste, présente un documentaire sur Armand Vaillancourt, sculpteur engagé. Un film à l’image de ces deux hommes d’exception : fort, sensible et vrai.

Que le kick commence!

Après deux journées aux îles de la Madeleine, nous voilà revenus, de nuit, à Chandler, pour une excursion de 50 kilomètres dans l’arrière-pays. Il aura fallu attendre la quatrième journée pour connaître une première vraie sortie de ski. Il fait -11 °C, les conditions de neige sont idéales. Après une dizaine de kilomètres, les motoneigistes nous attendent avec des boissons chaudes. C’est bien la première fois que je suis content de les voir ceux-là! Au détour d’un autre sentier, c’est avec des sucres à la crème qu’on nous « recrinque », et nous voilà parés à terminer cette piste édénique, sise dans une forêt mixte cristallisée avec magnificence par une neige abondante. En arrivant à Chandler, l’accueil des villageois est euphorisant, un élixir miraculeux qui fait oublier les longs kilomètres parcourus dans la journée. Le soir venu, je décline l’invitation au 5 à 7 pour me réfugier dans la cale du bateau. C’est là que se réunissent les vieux pros du fartage, et que les secrets de cet art se transmettent de fondeur en fondeur. Un must!

Défi technique et musique innue

Après une matinée en double poussée sur des sentiers plats composés de neige granuleuse, on arrive à Val-d’Espoir avec ravissement. On dirait que tous les villageois se sont passé le mot pour nous accueillir devant l’église comme les champions de la coupe Stanley! Applaudissements et encouragements, soupes et farandole de gâteaux, concoctés par le Cercle des fermières, voilà ce qui nous attend à profusion, à notre arrivée. Ça tombe bien, tout le monde a faim! L’atmosphère est incroyable! En après-midi, nous ascensionnons un sentier hors-piste très technique, dans une pinède magnifique qui sent bon la gomme de pin. Pendant près de deux heures, le fart, les muscles et le cardio sont durement éprouvés. Les plus téméraires se régalent des montées abruptes, ponctuées par de petites descentes frénétiques, alors que les skieurs moins expérimentés enlèvent leurs skis pour parcourir des sections plus difficiles. En bout de piste, récompense suprême : le rocher Percé dans toute sa splendeur, à la brunante. Cette cinquième journée de 45 kilomètres, qui nous permet de relier Saint-Isidore, Val-d’Espoir et Percé, est riche en émotions! Au cocktail du 5 à 7, Florent Vollant, charismatique chanteur innu, entonne des musiques traditionnelles envoûtantes. Les fondeurs, ragaillardis, relatent les histoires de la journée. Et après le souper, je retourne dans la cale aux secrets. Je veux que mes skis soient fartés à point pour Forillon, le lendemain, pour profiter d’une journée de ski mémorable.

Fondre au pays de l’hiver

Crédit: Nathalie MongeauForillon est le paradis du ski de fond! Cette sixième journée de 50 kilomètres s’est effectuée comme sur un nuage, entre vallons et montagnes. « Galarneau » et la météo étaient au rendez-vous : du vrai ski de printemps! Quand nous sommes arrivés à Penouille, comme par magie blanche avec une glisse extraordinaire (secret de « farteur »?), mamie Roy, la mère de Claudine Roy, grande organisatrice de la TDLG, nous reçoit avec une panoplie de galettes et de sucres à la crème savoureux, le tout arrosé de porto et de pinot à l’érable. Vous dire la chaleur et la bonne humeur qui régnaient dans le refuge! Une journée féerique clôturée par le bal du capitaine au son d’un groupe live, jusqu’au petit matin.

La dernière journée, nous parcourons paisiblement une quarantaine de kilomètres sur un sentier au cœur de la forêt gaspésienne. Des enfants et des villageois nous accompagnent pour les cinq derniers kilomètres. Ensemble, souriants, émus, nous relions les deux rives de la baie de Gaspé. L’effet est spectaculaire. Quand nous arrivons sur la rue de la Reine, c’est l’apothéose! On accueille les skieurs avec des battements de tambour, sous des ponts d’honneur érigés avec des bâtons de ski de fond. La rue, enjolivée de nombreuses sculptures de glace, est littéralement assaillie par la foule, comme si nous étions des héros! Claudine Roy, qui n’a pas dormi de la semaine afin de répondre comme une mère à toutes les exigences des participants, nous reçoit à tour de rôle avec des mots de bienvenue et des becs sur les joues, les yeux rougis par une émotion contagieuse.

Bref, un tout inclus rempli de chaleur, au pays de l’hiver!

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