Débris au sommet
Au sommet du mont Logan, à 1150 mètres d’altitude dans le parc de la Gaspésie, se dresse une tache hideuse. Un bâtiment abandonné enlaidit la vue sur les Chics-Chocs.
Voyant que le piètre état du bâtiment gâche un panorama grandiose, des amateurs de plein air ont demandé à la direction du parc national de la Gaspésie de remédier à la situation. À leur surprise, ils apprennent que l’édifice en ruine se trouve sur un terrain de 0,24 kilomètre carré (120 mètres par 200 mètres) appartenant à la Société Radio-Canada (SRC) depuis 1975. Ils envoient alors une lettre à la société d'État, afin qu'elle ramasse les décombres. Après plusieurs mois de pression, la SRC entreprenait à la fin de janvier dernier des démarches pour céder le terrain au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.
Conscient que ces démarches peuvent s'avérer longues, le regroupement « 911 Pic de l'Aigle » convient d'entreprendre, avec l'aide de bénévoles, une corvée de nettoyage en juillet prochain. Le 2 février dernier, le regroupement adressait une demande d'autorisation officielle auprès des deux partis. La Société Radio-Canada s’est dite favorable à un tel projet, mais précisait qu’elle ne pouvait donner son autorisation officielle puisqu'elle ne serait plus propriétaire des lieux en juillet. Pour sa part, le Ministère affirme qu'il ne peut rien autoriser tant qu'il ne sera pas propriétaire du terrain!
« Ce qui est le plus frustrant pour nous, indique le fondateur du regroupement « 911 Pic de l’Aigle » Mathieu Lemieux, c'est qu'aucun des deux partis ne veut nous donner une autorisation pour qu'on puisse faire une corvée de nettoyage au début juillet. La procédure concerne les deux paliers de gouvernement et exige un décret et des démarches administratives additionnelles. Ils ne peuvent pas nous donner d'échéancier : il est donc impossible d'aller de l'avant. Que le proprio soit l’un ou l’autre, nous, on s'en fout! L'important, c'est que le site soit nettoyé le plus rapidement possible! »
Pour sa part, le directeur du parc national de la Gaspésie, François Boulanger, se dit soulagé de voir la situation évoluer : « Ça va nous permettre d'avoir un meilleur contrôle de ce vaste territoire protégé [qui totalise plus de 800 kilomètres carrés]. On va pouvoir végétaliser les lieux, diminuer la fréquentation industrielle au minimum et donner accès à un territoire propre et entretenu. À notre avis, le sommet des montagnes doit rester vierge et naturel, car ce sont des milieux très fragiles. »
Encore plus
> 911picdelaigle.wordpress.com
> sepaq.com/pq/gas/fr/
> radio-canada.ca