Rechercher dans le site espaces.ca
  • Photo Gary Lawrence

Vallée Ruiter : une fière fiducie foncière à financer

Ras-le-bol de peiner à vous distancer des autres dans des parcs trop achalandés? Arpentez donc les sentiers de la vallée Ruiter, dans les Cantons-de-l’Est, et profitez-en pour sociofinancer la première fiducie foncière du Québec.

Des frênes immenses, droits comme des i. Des allées jalonnées de grands pins, majestueux. Des forêts denses, vertement fournies, traversées par des sentiers souvent bien aménagés et très peu fréquentés, mais qui ont besoin d’amour et de bidous, par les temps qui courent.

Le week-end dernier, par un radieux samedi, je suis allé me dérouiller les gambettes sur le territoire de la Fiducie foncière de la vallée Ruiter, à Potton, près de la frontière entre le Vermont et les Cantons-de-l’Est. En moins de 3 heures de rando, je n’ai croisé que 5 marcheurs… et deux chiens. La sainte paix, dans un royaume du silence uniquement troublé par le pépiement des oiseaux entre eux ou le travail de sape des picbois – et peut-être un lointain poids lourd circulant sur la route menant à une carrière éloignée.

Ce territoire protégé, qui couvre 700 acres de forêts et de vallées, s’étend le long de la réserve naturelle des Montagnes-Vertes et de la réserve écologique de la Vallée-du-Ruiter, formant ensemble un espace vaste et unique de conservation.

Photo Gary Lawrence

Fondée en 1987 par Robert Sheperd et sa conjointe Stansje Plantenga, laquelle est toujours membre de son conseil d’administration, la Fiducie foncière de la vallée Ruiter s’inspire des land trusts des États-Unis et de Grande-Bretagne, et elle fut la première fiducie foncière de conservation au Québec.

Grâce à des dons de terres des fondateurs et d’autres propriétaires terriens par la suite, cet organisme sans but lucratif a non seulement permis de protéger des pans entiers du massif des monts Sutton, mais encore de servir de source d’inspiration à d’autres fiducies foncières qui virent bientôt le jour sur le même modèle, au Québec. Mais aujourd’hui, la Fiducie a besoin d’un sérieux coup de pouce.

Un appel aux dons

À l’automne 2019 et à l’hiver 2020, certains sentiers ont subi les contrecoups de forts vents et d’inondations. Des portions de territoire ont été dévastés : arbres massifs tombés, ponts et ponceaux emportés, secteurs devenus inaccessibles, à commencer par la partie ouest de la Fiducie...

Les corvées habituelles de bénévoles ne suffisent plus, surtout en ces temps de crise sanitaire où elles sont plus que jamais difficiles à organiser. Sans compter les accès aux sentiers, truffés d’herbes hautes au pays de la tique, et ces barrières tombées qui n’empêchent plus les bêtas de motocylistes hors-route de fréquenter les sentiers, comme en font foi des traces fraîches de pneus fortement cramponnés.  

Photo Gary Lawrence

« Nous invitons donc les Québécois qui aiment la nature et la rando à faire un don, ne serait-ce que 10 $ ou 20 $ s’ils le peuvent, dit Marie-Claire Planet, présidente de la Fiducie. L’argent servira à acheter des matériaux et à engager des travailleurs. Nos sentiers sont notre fierté; leur accès est gratuit et va le rester. »

L’objectif de cette campagne de sociofinancement est de recueillir 30 000 $ pour restaurer les 30 km de sentiers de la Fiducie et les rendre accessibles et sécuritaires, 1000 $ permettant d’entretenir environ 1 km de sentier.

Commentaires (0)
Participer à la discussion!