Pour un vrai road trip hivernal : Saguenay-Lac-Saint-Jean

La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, c’est beaucoup plus qu’une poignée de bleuets. Alimenté par trois rivières principales (Ashuapmushuan, Mistassini, Péribonka), le lac Saint-Jean a une superficie de 1000 kilomètres carrés et ressemble à une mer intérieure, tandis que la rivière du Saguenay, elle, a creusé son lit dans les montagnes. À cinq heures de Montréal et à trois heures de Québec, rien de mieux qu’un road trip hivernal pour parcourir l’ensemble de ce territoire.

ARRÊT #1: La route des fourrures en traîneau à chiens

Au nord-ouest du lac (entre Normandin et la rivière Ashuapmushuan), se dresse la ferme des Boulianne. Orientée vers l’écotourisme, elle compte 10 chevaux, 10 wapitis et 42 chiens husky. Jacques Boulianne est un personnage haut en couleur, à la fois pédagogue et conteur. Après la préparation de l’attelage et le topo des techniques de bases, c’est parti! La plaine rassure les manœuvres du débutant, mais la forêt offre rapidement quelques pentes courbées. Ici, un tronc rongé par les castors. Là, les traces d’un ours. Puis c’est l’arrivée à la rivière Ashuapmushuan. C’est là que le conteur commence vraiment sa prose : il raconte la période de la traite des fourrures, lorsque ces rivières riches en castors voyaient les canots monter et descendre le courant (à l’aide des mains et de perches). Le lac Ashuapmushuan constituait le dernier poste de traite dans cette zone du nord-ouest. Il relate aussi l’histoire de sa famille. Les Boulianne furent parmi les premiers à s’installer à Normandin au XVII^e siècle. Un autre ancêtre aurait été anobli par Louis XI pour avoir sauvé le Dauphin des griffes d’un ours! Bref, un beau mélange de nature et d’histoire.

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ARRÊT # 2 : Pêche blanche à La Baie

La route 169 contourne le lac, puis la route 170 longe la rivière Saguenay pour rejoindre le village de La Baie. L’imposante papetière, qui a fermé ses portes il y a trois ans, et la construction d’un quai pour accueillir les grands paquebots de croisières témoignent de la réorientation économique de la ville. Le fjord est plus encaissé en aval, mais le relief à La Baie est déjà bien montagneux. La vaste baie des Ha!Ha!, ouverte à tous les vents, est un site idéal pour les férus de ski cerf-volant. C’est aussi une jolie baie abritant trois villages de pêcheurs. Quand la glace atteint ses 12 pouces d’épaisseur (en général entre Noël et le Jour de l’An), les cabanes sont installées en deux rues parallèles au rivage. Dans les cabanes de la première (à 100 mètres), on pêche l’éperlan dans une eau profonde jusqu’à deux mètres. Dans celles de la seconde, plus au large, on y taquine sébastes, morues, flétans et turbots à une centaine de pieds de profondeur. La cabane fait moins de 10 mètres carrés. Le trou dans la glace est fait sous la fenêtre et dans le coin opposé est installé le poêle à bois ou à huile. Ici, quelques ustensiles de cuisine pour déguster les produits de la pêche. Là, les caisses de bière. Partout, une chaleureuse convivialité! Certains louent même une cabane, non pas pour pêcher, mais juste pour le plaisir d’être dehors et de socialiser avec les voisins.

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[ARRÊT #3]: Simplicité et convivialité

Après les plaines du lac Saint-Jean et l’immensité de la baie, poursuivez votre route au coeur des montagnes bordant le fjord. La jolie route 170 dépasse le parc du Saguenay et mène encore plus en aval à L’Anse-Saint-Jean, au pied du mont Édouard. Les 1200 habitants se sont battus pour ouvrir une station de ski alpin en 1989. Aujourd’hui en pleine expansion, elle s’avère un site idéal pour de multiples activités. Ses 450 mètres de dénivelé offrent un total de 28 pistes de tous niveaux pour le ski alpin, le télémark et le ski assis (la station est équipée de cinq appareils tandem ski). Les amateurs de ski de fond et de randonnée nordique apprécieront le circuit de 4 kilomètres. Ceux qui préfèrent la raquette seront servis par les 12,6 kilomètres du circuit Pierre Lavoie, qui fait le tour de la montagne, et le sentier des Murailles, qui offre une centaine de kilomètres de sentiers balisés non tracés avec de beaux panoramas sur les profondes vallées qu’il traverse.

Le reste de l’année, cette station accueille cyclistes, randonneurs, amateurs de Via ferrata et offre aussi des périodes d’entraînement pour des équipes de télémark, de ski alpin et de vélo de montagne. La station, malgré son développement de logements, a le souci de préserver la beauté du paysage et la nature. Le visiteur a le choix entre camping, auberges, condos et chalets. De quoi satisfaire tous les goûts et toutes les bourses!

Le type d’hébergement le plus novateur est La Maison de Vébron où le confort d’un hôtel (chambres privées avec salle de bain) est associé à l’esprit communautaire. Les gens y viennent entre amis ou en famille, chacun fait sa cuisine, mais est aussi prêt à partager une recette, un apéro, une discussion ou une chanson avec les autres. Une expérience humaine où la simplicité rayonne avec la convivialité.