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  • © Courtoisie Tamara Cornejo

10 choses à savoir sur le Pacific Crest Trail aux États-Unis

Le Pacific Crest Trail est un sentier mythique de l’Ouest américain. 4 265 km entre la frontière canadienne à la frontière mexicaine, à travers 3 États américains (Washington, Oregon, Californie), 7 parcs nationaux, 24 forêts nationales et 140 000 mètres de dénivelé positif.

La Québécoise Tamara Cornejo l’a parcouru au complet, entre mars et aout 2024, pendant 160 jours. Elle nous livre des infos, des conseils et des anecdotes à lire si vous voulez, vous aussi, vous lancer dans cette longue randonnée.



1. Un permis est obligatoire.

« Pour avoir le droit de parcourir ce sentier, il vous faut un permis, gratuit, délivré par l’organisation en charge, la Pacific Crest Trail Association, qui fixe un nombre de randonneurs maximum par jour de départ – 50 places par jour, il me semble. Pour obtenir le thru-hiking permit, il faut se connecter en ligne sur le site internet pendant deux rondes de demandes, en octobre et en janvier. Il y a également des gens qui peuvent éventuellement se désister. Donc, tu peux retourner voir assez souvent, voir s'il y a des places qui se libèrent. »


2. Quand commencer à marcher le PCT?


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« Les départs des randonneurs se font généralement entre mars et mai, pour avoir à faire face le moins possible à des conditions hivernales sur le sentier. Mais, on va quand même avoir de la neige, surtout ceux qui partent en mars. Ça, c'est quand on le fait du sud au nord, mais ça se fait aussi du nord au sud. »


3. Du nord vers le sud ou du sud vers le nord : quel sens choisir?


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« Le PCT peut se marcher dans les deux sens. La majorité des randonneurs vont partir de la frontière du Mexique et vont aller vers le Canada. Au début, je pensais le faire dans l'autre sens, parce que j'avais vraiment envie de vivre une expérience plus sauvage avec pas trop de gens en même temps. Mais, en me renseignant, je me suis rendu compte que c’était plus exigeant physiquement de commencer par le nord, avec les grosses montagnes de l’État de Washington. Depuis la Californie, cela commence plus graduellement avec des sections désertiques et des dénivelés plus modérés. »


4. Comment se préparer physiquement au PCT?

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« J'ai beaucoup lu en amont sur le sujet. Certaines personnes me disaient qu'il fallait faire une grosse préparation physique avant. Mais c’est difficile, dans nos vies de tous les jours, avec un travail, de suivre un entrainement qui va vraiment te préparer à 100% pour ça. J’ai quand même fait le maximum. Je faisais déjà de la randonnée depuis très longtemps. Un an avant, j'ai parcouru la Traversée de Charlevoix, notamment pour tester mon matériel. J'ai aussi été trois jours en autonomie dans les Adirondacks. Sinon, je m'entraînais à la salle de sport avec des entraînements plus spécifiques, notamment du Stairmaster (escalier roulant) pour m'entraîner en montée. Sinon, je faisais des entraînements du bas du corps, de la cuisse, des fessiers et du dos pour supporter le poids du sac à dos.

En réalité, le meilleur entraînement, c'est aussi de commencer graduellement sur le sentier lui-même. Bien sûr, il ne faut pas y aller trop vite, trop fort en commençant avec des 30 km par jour, mais plutôt d’y aller vraiment progressif et d'augmenter le rythme graduellement. »


5. Combien de kilomètres à marcher par jour?


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« Cela dépend évidemment de chaque personne et des sections que l’on parcoure. Au début, je faisais environ 15 km, avec l’objectif de marcher moins que ce que l’on était réellement capable de faire, pour habituer notre corps à l’effort, à la répétition des journées et au poids du sac. On a progressivement augmenté le nombre jusqu’à 30 km (18 miles) en Californie. Dans la section d'après, celle des hautes montagnes de la sierra Nevada, on marchait moins de kilomètres, entre 16 et 20 km (10 à 12 miles). Ensuite, on a pu à nouveau augmenter graduellement quand on est arrivé en Californie du Nord, entre 28 et 32 km (18-20 miles). Puis en Oregon, sur un terrain plat, c'est là qu'on a fait notre maximum, aux alentours de 40 km (24 miles). »


6. Des montagnes, des forêts, des cascades, des rivières, des déserts.


© Courtoisie Tamara Cornejo

« Ce qui caractérise vraiment le PCT, c’est sa grande variété de paysages et de climats. On évolue à travers des montagnes de 3 000 ou 4 000 mètres d’altitude, des régions plus forestières, comme en Oregon. On marche aussi bien sur du sable, sur de la roche volcanique que sur la neige. On peut passer au travers de grosses canicules avec plus de 40 degrés, mais en même temps du froid, des grands vents, de la pluie, etc. On voit de tout et il faut être prêt à tout aussi par rapport à ça. Mais c'est en même temps, mentalement, ça aide beaucoup, justement, d'avoir des paysages différents.

Un autre aspect qui fait le charme du PCT, c’est toute la communauté qui gravite autour. On appelle les « Trail Angels », des gens qui habitent dans les villes proches du sentier, qui sont là pour aider les randonneurs. Ils peuvent aussi nous héberger, nous amener du sentier à la ville. Ils sont vraiment là pour nous aider. Parfois, ils vont même jusqu’à s'installer sur une intersection du sentier avec l'autoroute, pour donner de la nourriture aux marcheurs.

Avec le PCT, on est à la fois en pleine nature sauvage, à dormir tous les jours en tente. On se sent quand même isolés, tout en sachant qu'on a quand même accès à du support si besoin. Il y a donc un bon juste milieu. »


7. Les défis : canicule, neige et feux de forêts.


© Courtoisie Tamara Cornejo

« Avec la variété des paysages vient la variété des défis et des risques. D’abord, la chaleur, surtout dans le désert en mai, où il y a évidemment moins de points d'eau que sur le reste du sentier. Il faut vraiment bien gérer son eau pour ne pas être en déshydratation et éviter les coups de chaleur. Moi, je suis partie en mars, donc on n'a pas eu de grosse chaleur dans le désert. On l'a eue plus tard.

Il y a aussi la neige. On évolue sur des hautes montagnes. Dans la sierra Nevada, c’est quasiment de l’alpinisme, mais pour débutant. Avoir su, j'aurais pris des cours d’alpinisme pour savoir comment évoluer de manière sécuritaire. J’ai même acheté des piolets et des crampons d'alpinisme, car ce sont des parois glacées qu'il faut traverser. C'est quand même assez épeurant. Si on tombe, c'est une chute de très haut. Ça peut être dangereux, voire mortel.


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Il y a aussi eu des feux de forêt, sur et autour du sentier. On a dû sauter des sections. »


8. Marcher le PCT, c’est aussi un défi mental.


© Courtoisie Tamara Cornejo

« Plus que les conditions météorologiques, je pense que le plus gros défi, c'est véritablement l'aspect mental. C'est vraiment un défi d'endurance. Avoir une motivation très forte derrière peut vraiment t'aider à tenir le coup. Il faut être prêt à dépasser tes limites constamment, à accepter l'inconfort et la souffrance, parce qu'il va y en avoir tout le temps. Il faut rester le plus possible dans le moment présent. J'ai aussi acheté un livre spécifiquement sur les enjeux émotionnels et psychologiques pour bien réussir le PCT : Pacific Crest Trials: A Psychological and Emotional Guide to Successfully Thru-Hiking the Pacific Crest Trail (en anglais). C'est un aspect vraiment à ne pas négliger pour un tel défi. Ça m'a vraiment aidée parce qu'ils décrivent aussi à chaque section, ça va être quoi les défis.

Si tu vois juste le point d'arrivée, c'est comme si tu as l'impression que tu ne vas jamais y arriver. Il faut y aller un pas à la fois, une journée à la fois. C’est ce que j’essayais de faire : y aller par sections. On ne voyait pas plus loin que la prochaine section. »


9. Comment gérer la nourriture et les ravitaillements sur le PCT?


© Courtoisie Tamara Cornejo

« C'est à chaque personne de voir à quel moment il veut s'arrêter, après combien de jours. En moyenne, on portait à peu près 6 jours de nourriture à la fois. Certains faisaient beaucoup moins et préféraient s'arrêter souvent. Moi, je n’avais pas envie de m'arrêter et de sortir du sentier trop souvent. Mais c’est tout à fait possible de sortir tous les 3-4 jours de se ravitailler dans les épiceries. Il y a d'autres moments, par contre, comme dans la sierra Nevada, où il faut faire plus de temps sans ravitaillement.

On peut aussi tout préparer à l’avance et s’envoyer des boites de ravitaillement sur certaines sections. Mais cela demande beaucoup d’organisation en amont. J’ai fait le choix de ne quasiment pas m’envoyer de boîtes, mais plutôt de privilégier les ravitos en ville, à l’épicerie.  »


10. Où s’informer pour en savoir plus sur le PCT?


© Courtoisie Tamara Cornejo

« C'est quand même un sentier populaire, Il y avait beaucoup d'informations, beaucoup de littérature, notamment en ligne avec des sites internet, notamment celui du PCTA, des blogues, etc. Je pense quand même qu'il faut se méfier parce qu'on lit de tout. D’une année à l'autre, les conditions peuvent changer et chaque expérience va être différente. »


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