Quand le moral n’y est plus !
Qu’est-ce qui provoque le manque de motivation? Et surtout, quoi faire pour s’en sortir?
Dès qu’il a été en mesure de marcher, les parents de Francis l’ont incité à bouger. À 5 ans, il était déjà inscrit dans un club de course à pied et effectuait ses premières foulées sur le bitume et honnêtement, pour son âge, ce petit bout de choux était très prometteur.
Voyant que Francis progressait avec beaucoup de facilité, ses parents l’ont également initié à la natation en plus des sorties de vélo et des randonnées pédestres en famille. Bref, chaque jour, Francis bougeait et se donnait comme mission de performer. Avec les années, il devint de plus en plus performant et à l’âge de 16 ans, il se hissa même dans le top 10 des coureurs et des nageurs au Québec. Tout le monde était fier de lui!
Puis, arriva l’université où il devait performer encore une fois. Pendant la deuxième année de son bac, un matin comme un autre, il se leva pour aller s’entraîner avant d’aller à ses cours. Malheureusement, son corps lui fit comprendre qu’il était préférable d’en faire le moins possible. Fatigue musculaire, maux de tête et pensées négatives envahissaient son corps et son esprit. Sur le coup, Francis crut qu’il avait attrapé un virus, mais après quelques tests passés à l'hôpital, on lui annonça qu’il n’avait absolument rien d’anormal. Tout était beau!
Sans trop comprendre ce qui se passait, l’entraînement est devenu de moins en moins présent, car chaque fois qu’il essayait de nouveau de jogger ou d’effectuer une sortie à vélo, Francis n’éprouvait plus aucun plaisir. Au final, il a pratiquement cessé toute activité qui impliquait une augmentation de sa fréquence cardiaque, car il n’y voyait plus aucun intérêt.
Est-ce que l’histoire de Francis vous rappelle quelque chose? Comme lui, vous avez sans doute déjà eu des périodes pendant lesquelles vous n’aviez plus du tout le cœur à l’entraînement. Mais qu’est-ce qui provoque cela?
Pourquoi s’entraîner?
Que vous soyez à l’entraînement depuis votre enfance ou depuis un mois, vous devez savoir pourquoi vous le faites. Est-ce pour votre conjoint(e)? Pour retrouver la forme en vue de la prochaine saison de plage ou tout simplement parce que vous aimez cela? Avec les années, votre corps et votre esprit évoluent et c’est la même chose avec les sources de motivation qui vous poussent à vous entraîner. Même si votre but est de garder la forme, écrivez-le sur un bout de papier et placez-le dans un endroit où vous pourrez toujours le voir. Parfois, lors de petits moments de faiblesse, il peut être bon se remémorer pourquoi vous le faites. Avec le temps, je me suis vite aperçu que les gens qui s’entraînaient sur une base quotidienne le faisaient avant tout pour eux-mêmes et non pour les autres.
Plaisir et perception
Lorsque vous bougez, ressentez-vous un certain plaisir? En tant qu’éducateur physique, j’ai déjà rencontré des gens qui étaient négatifs avant, pendant et après l’entraînement. Laissez-moi vous dire qu’ils s’ennuyaient très rapidement et abandonnaient après seulement quelques semaines ou quelques mois. Il est important de voir vos périodes d’entraînement ou d’activités sportives comme du temps pendant lequel vous investissez dans votre santé, qui va vous permettre de faire le plein d’énergie et d’oxygène (dans certains cas). Lorsque mon poids corporel était à plus de 450 lb, je voyais l’entraînement comme une source de difficultés, de sacrifices et de souffrances. Toutefois, le jour où j’ai décidé de le voir comme une source de motivation, un temps que je prenais pour moi et une façon de me lancer un défi, c’est à ce moment que j’ai pris goût à bouger.
Alimentation
Je sais que cela peut paraître étrange, mais l’alimentation joue un rôle primordial dans votre motivation face à l’entraînement. En tant qu’ancien obèse morbide et maintenant entraîneur privé, je peux vous le confirmer haut la main! Premièrement, si vous consommez des aliments qui sont très riches, votre foie risque de vous faire comprendre qu’il n’a pas vraiment le goût que vous bougiez et votre estomac, tout comme vos intestins, est plutôt occupé à digérer. De plus, si vous bougez pour perdre du poids et que vous consommez des aliments très énergétiques, vous allez réaliser très vite que les calories ne se brulent pas très rapidement à l’entrainement, et cela risque de vous décourager. À l’opposé, les gens qui se sous-alimentent pour quelques raisons que ce soit (image, anorexie, etc.) ne verront pas vraiment l’utilité de bouger, car l’entraînement les épuise. Bref, il n’y a pas à dire, entraînement et saine alimentation vont de pairs! N’hésitez pas à consulter des spécialistes de l’alimentation tels qu’un nutritionniste.
Intensité et surentraînement
Voici ce qui risque le plus de toucher les gens qui s’entraînement dans le but de performer. Il peut être facile de confondre le surentraînement avec le burn-out, car dans les deux cas, il y a souvent des signes d’épuisement intense. Le surentraînement n’arrive pas du jour au lendemain; il s’installe progressivement. À la base, le corps humain est une incroyable machine, mais certaines personnes ne lui laissent tout simplement pas le temps de s’adapter. En effet, lorsque l’intensité des entraînements ou des activités est trop élevée, que vous ne laissez pas suffisamment de temps à votre corps pour récupérer et que vous n’éprouvez plus aucun plaisir à bouger, votre corps vous enverra des signes qu’il vaudrait mieux revoir votre façon de vous entraîner. Des symptômes tels que des troubles du sommeil, des troubles digestifs, une contreperformance, une baisse de l’appétit ainsi qu’une instabilité émotionnelle sont souvent des signes de surentraînement. Si vous ressentez un ou plusieurs de ces symptômes, consultez avant qu’il ne soit trop tard!
Antidépresseur et humeur
Plusieurs personnes bougent en fonction de leur humeur. Si elles sont « hop la vie! », elles se mettront à l’entraînement sans aucun problème. Toutefois, si leur journée de travail n’a pas réellement été comme elles le désiraient et qu’elles sont persuadées qu’elles ne doivent pas s’entraîner, elles ne le feront pas. Personnellement, je serais porté à vous dire de bouger même si vous ne vous sentez pas à votre summum, car les bénéfices seront immédiats après l’entraînement. En plus d’être fier de vous, votre corps va sécréter des hormones qui vous rendront heureux : les fameuses endorphines! Ces hormones de la famille des opiacés ont un effet euphorique sur vous et pourrait vous aider à vous accrocher un sourire aux lèvres lors des journées plus grises.
De mon côté, lorsque je sens que je n’ai pas mon énergie habituelle ou que je vis une situation stressante, je tente par tous les moyens de bouger afin de m’éclaircir les idées. Et ça fonctionne! Je dis souvent qu’un problème qui semble une montagne à mes yeux devient rapidement un faux plat après l’entraînement. Même si vous n’avez pas le goût de bouger en prétextant mille et une raisons, tentez de le faire quand même. Je ne parle pas ici d’aller courir un marathon, de traverser le Fjord à la nage ou de grimper le mont Washington, mais bel et bien d’activer votre corps et de penser à autre chose pendant une courte période de temps.
Jimmy Sévigny est chroniqueur télé, conférencier et entraîneur personnel, B.A Sciences de l’activité physique. jimmysevigny.com