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L’industrie québécoise du plein air menacée

Alors que les sentiers de randonnée et de vélo commencent à peine à rouvrir dans certains parcs nationaux, le Réseau de veille en tourisme vient de dévoiler une enquête visant notamment le plein air au Québec. Et certaines révélations n'ont rien de rassurant.

Menée en avril dernier auprès de l’industrie touristique du Québec et, notamment, auprès des entreprises de plein air (pourvoyeurs en tourisme d’aventure, campings et pourvoiries), l'enquête révèle d'abord qu'au Québec, selon Destination Canada, les pertes d’emploi pourraient se chiffrer à 81 000 pour ces trois secteurs, à cause de la pandémie. Un gestionnaire sur deux parle de « contrecoups très négatifs ou catastrophiques », la très grande majorité des pourvoiries et des campings craignent des répercussions financières « graves ».

Alors que certains secteurs du tourisme commencent à s’organiser pour sauver la saison estivale avec la mise en place de protocoles, les trois-quarts des pourvoiries « se sentaient perdues », en avril, au moment de l'enquête. Les entrepreneurs en plein air travaillent, quant à eux, sur des plans pour faire face à la crise.

Reste que la moitié de ces entrepreneurs, tous secteurs confondus, ne pourront pas tenir plus de quelques mois si les visiteurs ne sont pas au rendez-vous cet été. Vingt pour cent d’entre eux disent avoir bénéficié du programme fédéral de prêt sans intérêt, ce qui aura aussi des conséquences sur leur endettement à moyen et long terme.Les pourvoyeurs en tourisme de nature et d’aventure sont souvent des microentreprises qui auront bien du mal à se sortir indemnes de cette crise. Les gestionnaires des trois secteurs prévoient mettre à pied une partie de leur personnel pour une durée déterminée, jusqu'en juillet.

Camping 

Côté mesures sanitaires, certains campings prévoient fermer les aires communes et louer un emplacement sur deux pour maintenir la fameuse distanciation, mais on se dit prêt à recevoir les visiteurs. D’ailleurs, certains campings affichent déjà complet, sous réserve de la réouverture!

Pour les pourvoiries, la facture s’annonce plus lourde, sachant que la moitié de leur chiffre d’affaires annuel se fait durant les mois de mai et de juin.

Qu'en est-il de la réouverture des espaces naturels, ailleurs dans le monde? Alors qu’aux États-Unis, les procédures varient d’un parc à l’autre, la Nouvelle-Zélande autorise la randonnée, mais pas au-delà de trois heures. En Finlande, on permet les hamacs et les tentes individuelles, mais seulement dans l’arrière-pays.

Au Québec, les parcs nationaux ont déjà fait connaître les conditions de leur réouverture partielle et progressive : charte sanitaire, distanciation physique et paiement via Internet.

On devrait en savoir plus d’ici quelques semaines. Pour l’instant, seuls la randonnée, le vélo et la pêche (dans les réserves fauniques) sont autorisés.

On l’a entendu dès le début du mois de mai : les Québécois ont hâte de retrouver leur camping ou leur lac préféré, surtout en cette période printanière où tout invite à admirer la vibrante éclosion de la nature.

À l’instar des entreprises manufacturières qui appellent à acheter québécois, les vacanciers du Québec n’auront souvent pas d’autre choix que de voyager québécois. Ça aidera les petites et moyennes entreprises qui oeuvrent dans le plein air et ça rappellera à tous, s’il en était nécessaire, que le Québec est un formidable terrain de jeu.


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