Comment éviter le pire lors de votre prochain séjour aux États-Unis?
Entre les interdictions d’entrée aux pays, les détentions et les fouilles d'appareils électroniques, des voyageurs sont malmenés par les autorités frontalières américaines depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Voici ce qu’il faut savoir afin d’éviter le pire si vous comptez vous rendre aux États-Unis, notamment pour de la randonnée dans les Adirondacks.
Qu’est-ce qui se passe à la frontière?
«Donald Trump a fait de la sécurité à la frontière un enjeu central de son agenda gouvernemental», souligne le politologue et chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM), David Grondin.
Il n'est donc pas étonnant que les demandes d’accès aux appareils électroniques de voyageurs aient augmenté depuis le retour du républicain à la Maison-Blanche, comme le remarquent des avocats en droit de l’immigration.
- Le 3 mars, Jasmine Moore, une Canadienne de 35 ans a été arrêtée et détenue pendant plus de deux semaines à la frontière américaine. Les autorités ont justifié son arrestation en indiquant que son visa de travail, obtenu légalement plusieurs semaines auparavant, était invalide.
- Le 15 mars, un scientifique français s’est vu refuser l'entrée aux États-Unis parce que les douaniers américains ont trouvé des courriels dans lesquels il critiquait le gouvernement de Donald Trump. Les autorités ont qualifié ses critiques de « messages haineux ».
Dans la foulée d'évènements semblables, l’Université de Montréal a appelé à la prudence ses employés et ses étudiants qui voyagent aux États-Unis.
Les agents frontaliers américains peuvent-ils fouiller vos appareils?
« Oui, cela fait partie du pouvoir discrétionnaire des agents frontaliers. Et les voyageurs qui refusent peuvent se faire confisquer leurs appareils, se faire garder en interrogatoire », indique David Grondin.
« Les enjeux de sécurité et de souveraineté nationale donnent presque toutes les libertés aux services frontaliers en matière de vérification et de contrôle », précise de son côté le docteur et spécialiste en droit international de l’immigration, Baptiste Jouzier.
« Vos sacs et vos appareils électroniques peuvent être fouillés sans votre permission, pour n'importe quelle raison, et les agents peuvent vous poser presque n'importe quelle question. Vous n'avez pas le droit à un avocat lors de l’inspection », nous apprend une note publiée en janvier sur Nolo, un site web américain spécialisé en conseils juridiques.
Qui sont les gens les plus à risque?
« Tous les voyageurs qui peuvent avoir des opinions critiques contre l'administration ou des valeurs contraires à l'administration pourraient se voir refuser l'accès au territoire américain s'ils sont interceptés et que l'agent frontalier décide d'agir de façon stricte », précise le chercheur Grondin.
D’autres facteurs de risques à considérer : le fait d’avoir été refoulé dans le passé, d’avoir un casier judiciaire ou de faire l’objet d’une enquête au Canada.
Que peut-on faire pour se protéger?
La première chose à faire : ne pas mentir aux agents lors de votre déclaration.
« S’ils doutent de ce que vous dites et que votre histoire n’est pas claire, ils vont vérifier sur votre appareil électronique pour voir s’il n’y a pas des informations qui pourraient prouver que vous avez menti sur votre déclaration. Vous serez probablement expulsé si c’est le cas », indique Baptiste Jouzier.
Avant de vous rendre aux États-Unis, faites le tri dans les informations auxquelles pourraient accéder les agents en cas de fouille de vos appareils.
« Je conseille de faire un ménage de vos courriels ainsi que dans vos conversations et messages publiés sur les réseaux sociaux avant de partir. Ils ne peuvent pas fouiller plus que sur vos appareils électroniques », précise M. Jouzier.
Un refus de donner accès à vos appareils pourrait être lourd de conséquences: confiscation de votre matériel, refus d’entrée aux États-Unis ou retards dans vos déplacements.
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