Boycott des États-Unis : des voyageurs québécois annulent leurs séjours
C'est bien réel. La grogne monte chez les voyageurs québécois qui avaient prévu voyager aux États-Unis face aux menaces de tarifs douaniers, suspendus pour 30 jours. Des agences de voyages remarquent déjà des annulations de séjours, tandis que de nombreux voyageurs jurent de boycotter leur voisin du Sud jusqu'à nouvel ordre.
« Les États-Unis, pour le moment, on oublie ça. Pour la solidarité et le fait de se soutenir. Tout est dans la manière dont ça c’est fait », lance Hélène Samson, qui ne voyagera plus chez nos voisins du Sud pour une période indéterminée. Son conjoint et elle se tourneront vers l’Europe pour leurs prochaines vacances.
De nombreux Québécois rencontrés sur le terrain lundi affirment vouloir bouder fermement les États-Unis en raison de l’imposition de tarifs de 25% sur nos produits. « Il n’est pas question d’encourager les Américains d’aucune façon. Si on va en voyage, il va y avoir d’autres destinations que les États-Unis », dit Jean-Pierre Devost, qui prévoit faire un voyage de famille cette année. Les États-Unis ont été rayés de leur liste d’options.
Des agences de voyages notent de leur côté une certaine inquiétude chez leurs clients.
« C’est la peur, c’est le fait de ne pas savoir, on voit que les gens sont sur le frein. Nous, ça fait un mois qu’on le ressent, ce n’est pas ce à quoi ressemble le mois de janvier d’habitude », affirme Johanne Germain, conseillère de voyage chez Voyage Vasco Boucherville.
Des demandes d’annulations de voyages prévus aux États-Unis ont de plus été enregistrées chez plusieurs compagnies contactées par notre équipe.
Des impacts plus importants dans les prochains mois
Le changement de comportements des voyageurs québécois envers les États-Unis pourrait être davantage ressenti au cours des prochains mois, selon CAA-Québec, qui explique qu’à ce temps-ci de l'année, les touristes se tournent davantage vers des destinations soleil.
« C’est plus au printemps qu’on voit que les gens commencent à acheter des voyages pour les États-Unis. Selon notre sondage, c’est 10, 11 ou 12% des Québécois qui prenaient leurs vacances chez nos voisins du Sud. C’est à ce moment-là qu’on risque de voir les impacts» , soutient Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques chez CAA-Québec.
Ce dernier mentionne que les croisières avec des départs des États-Unis et les voyages à Walt Disney pourraient être davantage touchés en raison de leur popularité.
30 ou 40 % plus cher
L’organisme ajoute que d’autres facteurs, comme le taux de change du dollar canadien actuel, peuvent aussi créer de l’incertitude chez certains vacanciers, alors qu’un séjour de l’autre côté de la frontière pourrait coûter jusqu’à 30 ou 40% plus cher.
« Ma sœur voulait que j’aille la voir, elle demeure en Arizona, mais je lui ai dit non, oublie ça, avec tout ce qui se passe. Et avec l’échange d’argent, c’est trop dispendieux, dit Diane Pépin. Elle, elle va venir me voir, par exemple! » ajoute-t-elle en riant.
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