Le Chemin du Québec : cette longue rando entre Montréal et Gaspé, de plus en plus populaire

Par Diane Tremblay

Mis à jour le 10 janvier 2025

L’année 2024 a été une année record pour le Chemin du Québec avec une forte fréquentation provenant non seulement du Québec, mais aussi de l’international. On estime que plus de 600 marcheurs inscrits ont pratiqué la randonnée sur ce circuit de 1200 kilomètres reliant Montréal à Gaspé.

En réalité, ce nombre est probablement beaucoup plus élevé, selon les responsables, car les marcheurs n’ont pas l’obligation de s’inscrire et de nombreuses personnes empruntent le chemin de manière autonome.

« Le Chemin du Québec est né de la philosophie de Compostelle. C’est l’unique chemin de rando-communautaire en Amérique aux valeurs de Compostelle », a expliqué Pascal Auger, coordonnateur et initiateur du Chemin du Québec.

© Pascal Auger

Pour réaliser ce circuit, qui est devenu officiel en 2019, les responsables ont identifié des sentiers qui traversent quelque 100 municipalités au Québec.

« On a fait un tracé qui part de Montréal et qui emprunte des sentiers pédestres, des pistes cyclables et des chemins de campagne. On passe par des villages que les gens découvrent bien souvent pour la première fois parce qu’ils ne sont pas sur les circuits touristiques traditionnels », a ajouté M. Auger.

Les marcheurs, qui n’ont pas froid aux yeux, peuvent s’élancer dans le défi de réaliser les 1200 km, entre 45 et 60 jours. D’autres choisissent de marcher une étape seulement. Chacun y va à son rythme.

« Il y a une dame de la Nouvelle-Calédonie, l’été dernier, qui l’a fait en 60 jours », dit celui qui marche entre 4000 et 5000 km par année.

© Pascal Auger

Près de 80% du Chemin du Québec est accessible à longueur d’année.

« S’il y a des petits bouts de route qui ne sont pas ouverts, on a des alternatives », ajoute le porte-parole.

Question logistique

Au Québec, la logistique entourant les repas et les nuitées est quelque peu différente de Compostelle où le réseau «d’albergues» accueille les pèlerins du monde entier depuis des centenaires.

« Il y a toujours un restaurant, un dépanneur ou une épicerie dans les villages que l’on traverse. Le nerf de la guerre, pour nous, c’est le coucher », souligne l’organisateur.

« On travaille très fort présentement avec les milieux pour avoir une offre où on peut dormir à 20$ la nuit. »

De plus en plus les communautés s’impliquent, car bien sûr, elles y découvrent des avantages au niveau des retombées économiques.

La motivation

Depuis plusieurs années, M. Auger accompagne des groupes sur les chemins de Compostelle ou sur le Chemin du Québec.

«On dit “rando-communautaire” parce qu’au Québec, encore aujourd’hui, quand on dit le mot pèlerinage, ça fait peur aux gens. Ils s’imaginent qu’on marche à genou d’une église à l’autre avec une croix sur le dos. On démocratise le tout avec un terme plus québécois et plus moderne.»

Pour plusieurs marcheurs, cette expérience permet de prendre une pause du quotidien, de trouver la force de se relever d’une période difficile ou encore elle marque un passage. L’objectif est de faire connaître le Chemin du Québec aux amateurs de rando-communautaire à travers le monde, d’ici 2040.