Des saisons de ski écourtées au Québec à cause des changements climatiques
Des saisons de ski plus courtes de 5 à 10 jours, voilà ce qui attendra les amateurs de ski dans les prochaines années. La réduction du couvert neigeux provoquée par les changements climatiques ne semble toutefois pas inquiéter les gestionnaires de station, eux qui sont déjà en mode solution.
C’est du moins la conclusion que tire une nouvelle étude d’Ouranos, qui visait à analyser le système de vulnérabilité des différentes stations de ski tout en considérant les autres saisons, qui peuvent aussi avoir un impact sur l’hiver, comme les pluies torrentielles.
« Les grandes conclusions, c’est qu’on s’attend à une diminution du couvert neigeux naturel au Québec au cours des prochaines décennies », explique d’entrée de jeu le spécialiste en simulations et en analyses climatiques chez Ouranos, Christopher McCray.
« Ça va faire en sorte que la saison de ski sera plus courte, donc environ [de] 5 à 10 jours de moins par année en moyenne, à l’horizon de 2050 », a-t-il renchéri.
Le réchauffement climatique et l’augmentation des températures risquent notamment de provoquer plus de pluie en hiver et plus d’épisodes de gel-dégel, selon le spécialiste.
Prévenir plutôt que guérir
Pour sa part, le président-directeur général de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ), Yves Juneau, voit plutôt l’étude d’un bon œil, car, bien que les conclusions en soient négatives, ces dernières permettront aux stations de mieux se préparer pour les années à venir.
© Photo tirée de la page Facebook de l'ASSQ
« Ce qui est intéressant du rapport, c’est que les scientifiques se sont penchés sur l’impact du climat sur nos opérations et quelles vont être les meilleures façons de faire dans le futur. Puis ça, pour moi, c’est rassurant, parce qu’on a maintenant de nouvelles données qui nous projettent même jusqu’en 2070 », lance-t-il.
« La technologie est une possibilité, la diversification des opérations en est une autre tout comme l’éducation », a soulevé, pour sa part, M. McCray au sujet des diverses options qui s’offrent aux acteurs du milieu.
Des investissements importants
L’adaptation nécessitera donc des investissements importants dans les différentes stations de la province. Cela a même déjà commencé alors que certaines s’affairent déjà à acheter de nouveaux équipements et à les intégrer, comme, entre autres, les canons à neige.
© Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
« On a ajouté 6M$ dans le système d’enneigement, mais on a environ 6M$ dans la diversification des activités estivales donc on parle de déjà 12M$ d’investissements pour faire face aux changements climatiques, à l’adaptation et à mitiger le risque entre les saisons », explique le président-directeur général du Mont Sutton, Jean-Michel Ryan.
Le Mont-Orford s’ajoute également aux nombreuses stations qui ont déjà emboîté le pas, ayant investi, l’an dernier, 2M$ de dollars supplémentaires dans l’enneigement en vue de la saison de ski. Concrètement, ces investissements ont permis d’augmenter de 25% la capacité d’enneigement de la station.