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  • © Hilary Matheson / Photo tirée du site internet de Destination Trail

Un Québécois termine un ultramarathon de 386 km en moins de 100 h

Victime d’un AVC en 2018, un Québécois de 36 ans vient de réaliser un exploit hors du commun en terminant un ultramarathon de 386 kilomètres en moins de 100 heures dans l’Utah.


La folie des « ultras » continue de prendre de l’ampleur au sein d’une communauté de passionnés d’endurance sans limites.

Pour Xavier Barrette, qui habite à Québec, le challenge a commencé à très petite dose. « En 2016, ma mère m’a donné comme défi de faire un triathlon olympique et elle m’avait battu de quatre minutes! » Cinq ans plus tard, le ballon a gonflé avec un premier 100 miles.


© Courtoisie Xavier Barrette

Le 15 octobre dernier, Xavier Barrette a franchi la ligne d’arrivée du Moab 240, une course américaine de 240 miles qui traverse le désert, les canyons, les roches glissantes et deux chaînes de montagnes, à proximité des parcs nationaux de Canyonlands et des Arches.

Tirage au sort

Fait surprenant, les 225 élus sont triés sur le volet et, de surcroît, ils doivent payer leur participation. « En mai, après un 100 miles en Norvège, je me suis inscrit pour le tirage au sort du Moab. Le taux est de moins de 20%, mais heureusement ou malheureusement, on m’a choisi. Le montant passe sur ta carte de crédit et tu ne peux plus reculer », précise-t-il.

Dans cet univers de démesure, courir un marathon standard n’est plus l’objectif depuis longtemps.


© Courtoisie Xavier Barrette

Les résultats officiels ne sont pas encore disponibles, mais Xavier aurait pris le 32e rang de l’épreuve en 96 h et 52 min. Nul besoin de gagner dans ce domaine puisque tout le monde s’émerveille de l’accomplissement.

Chaleur et sommeil

« C’était désertique avec près de 10 000 mètres de dénivelé. Il y avait 15 stations, dont certaines où tu pouvais dormir mais j’avais mes parents pour m’appuyer. J’ai pu dormir environ cinq heures au total en trois séquences. »

Sur le trajet, la chaleur a été un ennemi important en 2024, tout comme la protection des pieds pour éviter les souffrances inutiles. Bain de glace, vaporisateur, graisse et poudre composent l’arsenal pour supporter ses chaussures.

« La gestion du sommeil aussi. Je n’ai pas dormi avant 44 heures. La deuxième nuit, tu commences à halluciner un peu. Tout seul avec ta lampe frontale, les roches ressemblent souvent à des animaux. J’avais encore 12 kilomètres à faire mais dans une longue ascension à 20%, j’avançais à 25 minutes du kilomètre et je comptais les heures avant l’arrêt. Je me suis allongé cinq minutes et j’ai dû me parler. »

Chirurgie cardiaque

Avant de courir ces distances hors normes, Xavier a toutefois été frappé par un accident vasculaire cérébral qui aurait pu freiner ses élans d’un seul coup.

« En 2018, j’étais à cinq jours d’un demi-Ironman à Tremblant je n’étais plus capable de parler à mon réveil. J’ai réussi à me rendre à l’hôpital à temps », explique l’athlète.


© Courtoisie Xavier Barrette

Heureusement, la cause a rapidement été identifiée et corrigée: foramen ovale perméable, un type d’anomalie du cœur qui peut entraîner des échanges sanguins anormaux entre les oreillettes.

« Ils ont refermé le trou quelques mois après et maintenant tout va bien », assure-t-il.

Physiquement et mentalement, Xavier Barrette ne croit pas encore avoir atteint son seuil de tolérance.

« J’ai été capable. Le corps s’adapte. Je ne referais pas la même course, mais il y a d’autres épreuves de 200 miles intéressantes. »

Ailleurs, quelques crinqués ont même créé l’Arizona Monster, longue de 309 miles ou 497 kilomètres.


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