Caroline Côté au pôle Sud : la femme la plus rapide de l’Antarctique
C’était son objectif. Elle en rêvait. Elle l’a fait. L’aventurière québécoise Caroline Côté a atteint le 11 janvier le pôle Sud. 1130 km sur le continent blanc parcourus à skis et en solitaire pendant 33 jours, 2 heures et 53 minutes.
Elle a ainsi battu le record féminin de vitesse qui était auparavant de 38 jours et 23 heures, accomplie par la Suédoise Johanna Davidsson en décembre 2016.
« Les derniers 14 kilomètres que j’ai parcourus aujourd’hui ont été vraiment difficiles, explique Caroline Côté, quelques heures après son arrivée. Le pôle Sud se trouve à plus de 2800 mètres et on ressent donc les effets de la raréfaction de l’oxygène. J’avais de la difficulté à respirer et à continuer d’avancer. »
Seule face aux éléments
C’est tout un exploit qu’a réalisé Caroline Côté, surtout qu’elle a dû faire à des conditions qualifiées des plus difficiles en une décennie : le vent, la neige, le froid et les sastrugis, ces lamelles de neige durcie difficiles à skier.
Photo d'archives © Courtoisie Caroline Côté
Cette « force tranquille », comme nous l’expliquait son collègue aventurier Martin Trahan, a toutefois réussi à les surmonter.
« Durant les premiers trois ou quatre jours, c’est surtout mon égo qui m’animait, confie Caroline Côté. Je me disais : tu peux y arriver. Mais rapidement, et jusqu’à la toute fin, c’est l’amour et l’amitié de mes proches, les gens qui m’ont soutenu dans la préparation, les messages d’appui que je recevais qui ont fait en sorte que j’ai tenu jusqu’à la fin ».
Et d’ajouter :
« Oui, c’est une expédition en solo, mais c’est surtout un travail d’équipe incroyable. Je n’aurais pas pu y arriver sans l’appui de mon conjoint Vincent Colliard, qui a agi comme expert en logistique polaire, de mon expert météo Lars Ebbesen, et celui de mes commanditaires. »
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Inspirée par d’autres exploratrices, inspirante pour les prochaines
Comme un symbole, elle a été accueillie à la base Amundsen-Scott par l’exploratrice britannique Hannah MacKeand, première détentrice de ce record et aujourd’hui cheffe de la base scientifique américaine.
Photo d'archives © Courtoisie Caroline Côté
« Ce sont des femmes comme elle et Johanna Davidsson qui m’ont ouvert les yeux sur ce que ça pouvait représenter de faire ce trajet et aussi donné le désir d’aider d‘autres filles, un jour, à le faire aussi. Si l’an prochain, quelqu’un avait envie de tenter de battre à nouveau ce record, ça me ferait plaisir de l’aider, parce que c’est une des choses qui, selon moi, fait avancer la cause des femmes. J’ai eu la chance de côtoyer des femmes exceptionnelles qui réalisent d’immenses défis, et qui te poussent à repartir. Mais là, je n’ai vraiment pas envie de repartir pour le moment », reconnait-elle, un sourire dans la voix.
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