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Cold Water Classic : omelette ou oeuf à la coque?

Le 10 juin dernier, O'Neill annonçait qu'elle renonçait à son projet de tenir son événement annuel de surf Cold Water Classic pour l'année en cours. Prétextant un manque de temps pour bien préparer l'évènement qui devait être cette année présenté à Halifax plutôt qu'à Tofino.

L'épreuve, créée en 1987 à Santa Cruz par le manufacturier d'habits isothermiques O'Neill puis développée sous forme de série internationale, fut présentée au Canada en 2009 et 2010 à Tofino, la mecque du surf sur la côte ouest. Pour des raisons thermiques évidentes, la pratique du surf au Canada exige un degré d'engagement supérieur et de réelle passion. Mais les organisateurs ont dû se tourner vers les vagues de l'Atlantique pour 2011, après que les instances locales en Colombie-Britannique eurent annoncé qu'elles ne pouvaient plus accéder aux requêtes de subvention du prestigieux évènement. Mais l'absence de consensus vis-à-vis de la venue envisagée de la compétition Cold Water Classic sur les plages de Cow Bay, près d'Halifax, annoncée le 17 mai dernier a aussi traversé le pays. On ne peut toutefois pas reprocher aux durs à cuire (ou à congeler) de la côte atlantique de vouloir protéger le caractère singulier de leurs terrains de jeu.

Flairant le bon coup promotionnel, le conseil régional d'Halifax avait rapidement sauté sur l'occasion en octroyant une subvention de 145 000 $ aux organisateurs, qui avaient choisi d'attendre la confirmation de l'aide financière avant de consulter les usagers et résidents locaux sur le « quoi » et le « comment » du projet. Cette façon de procéder a été déplorée par la Surfing Association of Nova Scotia, qui demeure tout de même prête à étudier la proposition si on lui offre la possibilité d'exprimer ses préoccupations.

Des initiés soulignent que les conditions maritimes de la fin septembre - moment prévu par les organisateurs - ne sont pas suffisamment fiables pour assurer le bon déroulement de l'épreuve et que tant qu'à offrir un défi nordique, ce serait mieux de le faire dans les déferlantes de février. Mais d'autres échos discordants, émanant cette fois de Tofino, évoquent le caractère perturbateur de l'évènement sur la tranquillité des lieux qu'il visite - un exemple du paradoxe lié au concept touristique du « secret bien gardé ». En effet, comment montrer et partager la beauté d'un endroit sans risquer de le « dévirginaliser »? Comme le veut le dicton, on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs mais il faut aussi déterminer qui elle souhaite nourrir. Reste à voir si les « consultations et discussions exhaustives avec les intervenants » évoquées par l'organisateur auront refroidi ses ardeurs ou si au contraire, elles aboutiront à la concrétisation de l'événement en 2012.

 

Plus d'infos : O'Neill Coldwater Classic

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