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  • © Courtoisie Stéphane Boisvert

650 km et 41 jours sur le SIA en Gaspésie avec un pied en moins

Cinq ans après avoir frôlé la mort dans les Rocheuses, un professeur d’éducation physique a traversé les 650 km du Sentier international des Appalaches, en Gaspésie, pour redonner à la communauté qui l’a soutenu durant sa convalescence.

« J’avais besoin de repousser mes limites, de me prouver que j’étais encore compétent dans le domaine. J’avais un peu le syndrome de l’imposteur après mon accident », explique Stéphane Boisvert, contacté par Le Journal de Montréal alors qu’il rentrait au bercail après deux mois de marche.

En janvier 2017, l’enseignant en éducation physique de Victoriaville glissait en planche à neige au Kicking Horse Mountain Resort, en Colombie-Britannique, lorsqu’il s’est perdu en se dirigeant dans un secteur hors-piste.


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L’homme aujourd’hui âgé de 41 ans a erré pendant sept jours et six nuits, en suivant une rivière dans l’espoir de retrouver la civilisation, en vain.

C’est un hélicoptère de la Golden and District Search and Rescue qui l’a finalement retrouvé à quelques kilomètres de la station, frigorifié, exténué et sans nourriture.

Rendre la pareille

« On a dû m’amputer le pied droit jusqu’au genou et les orteils du pied gauche, à cause des engelures », raconte le sportif aguerri.


© Courtoisie Stéphane Boisvert

En plus d’avoir été hospitalisé pendant 5 mois et d’avoir dû suivre une réadaptation presque aussi longue, Stéphane Boisvert affirme avoir passé les quatre dernières années à compléter sa guérison.

Un processus durant lequel sa communauté l’a fortement appuyé, notamment au niveau financier. Il a donc décidé de récolter des dons durant toute la durée de son périple, qu’il remettra aux organismes Psy’chien, Rando Québec, Réseau Autonomie Santé et le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable.

« Ce défi-là, c’était non seulement l’occasion de promouvoir l’activité physique, mais surtout de leur rendre la pareille », lance-t-il.


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Comme un Compostelle

C’est donc le 26 juin dernier que M. Boisvert, accompagné de son chien d’assistance, Cali, a entamé seul sa traversée du Sentier international des Appalaches. Certains membres de sa famille l’ont toutefois rejoint à quelques occasions pour l’encourager.


© Courtoisie Stéphane Boisvert

Le trajet de 650 km qui relie Matapédia au cap Gaspé, en passant notamment par la réserve faunique de Matane, le parc national de la Gaspésie, la réserve faunique des Chic-Chocs et le parc national de Forillon, n’a cependant pas été de tout repos.

Le parcours qui devait initialement se faire en 41 jours a finalement pris fin vendredi. Il a notamment dû faire une pause de quelques jours pour soigner quelques « petits bobos » et donner l’occasion à son chien, qui a dû tracter son maître à quelques reprises, de se reposer.


© Courtoisie Stéphane Boisvert

« Ça a été une expérience humaine incroyable, c’était un peu mon Compostelle. J’essaie de donner le meilleur exemple pour mes élèves », conclut celui qui réfléchit déjà au prochain défi qu’il relèvera.


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