Retour du Pakistan : des montagnes d’obstacles
La neige qui n'en finit plus de tomber, les bivouacs de fortune, le manque de nourriture et d’eau, les avalanches et les chutes de pierres… Louis-Phillipe Ménard et Maxime Turgeon ont vécu une véritable épopée durant leur séjour de 28 jours sur le glacier Choktoi.
Après avoir accompli plusieurs prouesses en Alaska au début de l’été (lire nos deux précédentes éditions), les deux alpinistes de 26 et 29 ans étaient partis au Pakistan se mesurer au redoutable Latok I (7145 mètres) dans la vallée du Karakoram.
Après quelques jours d’acclimatation (pendant lesquels ils ont ouvert deux nouvelles voies!), les deux jeunes Québécois se sont engagés sur une ligne inédite de la face nord de Latok I, en style alpin, donc sans cordes fixes ni jumars, avec sur le dos un sac d’une vingtaine de kilos. Au bout de 15 heures de montée, les risques d’avalanches étant trop importants, ils ont dû se résigner à redescendre au camp de base.
Découragés, mais pas abattus, ils ont alors entrepris un autre projet tout aussi colossal : l’arrête nord de la montagne, tentée jusqu’à ce jour par 19 expéditions. Techniquement très exigeante, cette ascension de 3000 mètres débute tout en force, avec 600 mètres d’escalade de rocher. À deux reprises, les alpinistes se sont rendus jusqu’à la première épaule de l'arête, à 5300 mètres, là où le terrain se transforme radicalement en mur de glace. Encore là, les chutes de neige importantes et les conditions avalancheuses les forcent à capituler. Mais ce n’est que partie remise car les deux grimpeurs sont tombés amoureux du Pakistan, un pays qu’ils décrivent comme chaleureux et hospitalier.