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Sylvain Turgeon, solidaire de nature

Chercheur en tourisme d’aventure, instructeur de télémark et de canot, amateur de vélo de montagne, Sylvain Turgeon est un hyperactif du plein air! Cette ferveur, il a choisi de la faire vibrer au cœur de jeunes en difficulté, en créant la coopérative de solidarité Intervention par la Nature et l’Aventure au Québec (INAQ).


Camp de base : Chicoutimi.

Âge : 28 ans.

Bagage : Alors que j’étais éclairagiste pour le théâtre, j’ai décidé en 1997 de suivre le baccalauréat en plein air et tourisme d’aventure à Chicoutimi. J’avais besoin de faire ce que j’aimais et de me retrouver dans un terreau fertile pour mieux grandir.

Par-cours : Après mon bac, une opportunité incroyable m’a permis d’enseigner le tourisme pendant trois ans au Cégep de Saint-Félicien. C’est là que j’ai su que j’étais un éducateur. Et du défi, il y en avait!

Cordée de famille : À l’époque des grands voyages - en tout cas, ils me paraissaient grands! - en famille, les kilomètres de paysages, la grosse tente de coton et les découvertes infinies m’ont particulièrement marqué.

Révèl-action : J’avais un projet de maîtrise alliant intervention éducative et plein air qui me tenait à cœur et je sentais qu’il me fallait poursuivre la recherche. Mon expérience de guide lors d’expéditions en canot m’avait aussi fait réaliser les bienfaits de l’aventure sur le mental : chacun en ressortait changé, le groupe, et moi aussi.

Inspiration : Mario Bilodeau, co-fondateur de l’organisme Sur la pointe des pieds a posé les premières traces de la thérapie par l’aventure au Québec. Avec l’INAQ, nous essayons de structurer plus largement ce qu’il a instauré. Je travaille avec lui depuis cinq ans et nous formons une bonne équipe!

INAQ in action : Une dynamique de développement de cette approche thérapeutique auprès des jeunes et des clientèles cibles dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est installée dès l’an 2000. La demande et l'offre de service augmentent d’ailleurs de façon croissante, mais elles sont toujours assurées par des bénévoles peu organisés et peu équipés. Il est très complexe de mettre en place ce type de programme : assurances de responsabilité civile très dispendieuses, difficulté à fournir du matériel de plein air de qualité pour assurer le confort de la clientèle, inconvénients des plans intégrés de gestion des risques… Or, une structure semble nécessaire pour soutenir ces bonnes volontés et développer l'expertise, le professionnalisme et la pérennité de cette forme de thérapie.

Crédit: courtoisie Sylvain TurgeonMéandres humains : Pour les jeunes et les moins jeunes, aisés ou défavorisés, vivre ces expériences en pleine nature donnent une force surprenante qui aide à retrouver un sens à sa vie. Ces expériences les font se surpasser, vaincre leurs peurs, aller de l'avant. Elles représentent un temps d'arrêt et de partage avec d'autres qui vivent une situation semblable.

Apprenti-sage : C’est à chaque jour, à chaque heure, que le bonheur se vit et s’invente.

Eaux troubles : Nous allons collectivement vers un précipice environnemental et éthique. L’incohérence du monde qui nie la gravité de la situation tant qu’elle ne se passe pas « dans sa cour » me fait douter de la suite de l’histoire et de l’impact réel de mes actions dans cette lobbycratie néo-libérale.

Autocritique : Je suis disponible pour les autres, donc parfois j’ai tendance à m’oublier!

Tendance mystique : Je crois que tout est en nous et pas dans une force extérieure. Mais personne n’est une île : j’existe aussi parce que l’autre existe.

M’énarve au boute! : Tout ce qui nous prend pour des imbéciles, anéantissant le doute, la créativité et l’inspiration : la télé-réalité, les démagogues, la publicité.

Mon nirvana à moi : Rouler! Avaler des kilomètres, déjouer les roches et le sable, tenter la limite… Ou bien une bonne bière en écoutant un bon disque!

Auteur culte : David Suzuki exprime un message d’urgence et d’harmonie dans son livre L’équilibre sacré. Du gros bon sens rafraîchissant, pas moralisateur et très bien documenté.

Azimut existentiel : Nous sommes bien plus que des consommateurs. Il nous faut redonner de la signification aux choses, surtout sur une terre de plus en plus petite.

Définition d’une bonne bouffe : Ce n’est pas tant ce qu’il y a sur la table, que ceux et celles qui sont autour de celle-ci!

Proverbe de vie : On ne lègue pas la Terre, on l’emprunte.

 
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