En pleine pandémie, il a traversé le Canada en kayak
Entre mai et octobre, le passionné d'aventure Frédérick Bolduc a pagayé de la Colombie-Britannique jusqu'au Québec, sur près de 8 000 km.
« Quand j’ai commencé le 4 mai, je n'ai pas arrêté, pour faire le Canada au complet avant que la neige ne tombe », souligne l’aventurier, originaire du Lac-Saint-Jean.
Parti de Prince-Rupert, en Colombie-Britannique, il a atteint les rives du Saint-Laurent à l’automne, pour achever son périple chez lui, à Saint-Félicien.
Le reportage vidéo
Entre 4 et 120 km par jour
Il explique avoir pu traverser le pays en franchissant plusieurs systèmes d’eau, des ensembles de rivières et de lacs, qui se connectent les uns aux autres. Entre chaque étendue d’eau, Frédérick Bolduc devait réaliser des portages plus ou moins grands, en faisant des petits allers-retours pour porter ses sacs puis son kayak.
« Je faisais en moyenne 50 km par jour, avec des records à 120 km et des journées difficiles à 4 km », raconte-t-il.
L'aventure comme mode de vie
Rien de surprenant à entreprendre une telle mission pour le Saguenéen, puisque l’aventure est son mode de vie.
« Cela fait 20 ans que je voyage, confie le kayakiste. Je n'ai pas de maison, pas de divan, pas de TV. Je travaille pendant quelques mois jusqu’à ce que j’aie assez d’argent pour partir. »
Derrière la prouesse physique, « il y a beaucoup de mental », insiste celui qui a dû affronter les tempêtes, les moustiques et la boue.
Fuir le grizzli
Frédérick Bolduc raconte avoir dormi dans « des places un peu rock’n’roll », comme lorsqu’il a dû fuir la présence d’un grizzli en pleine nuit, alors que sa tente-hamac était accrochée à deux arbres sur le lit marécageux d’une rivière.
Les autres visiteurs, des castors, des orignaux, des lynx, des loups, n’ont pas semblé l’avoir effrayé.
Par précaution, l’explorateur envoyait chaque jour ses coordonnées GPS par satellite à des amis à Québec.
« Eux m’envoyaient ma nourriture à des points spécifiques », explique-t-il.
Seul dans le bois en pleine COVID
Loin de la panique due à la COVID-19, il retient l’hospitalité des communautés autochtones qui l’ont nourri ou aidé, l’une d’entre elles organisant une levée de fonds à son passage.
« Il y a même un chef de police qui a fait un détour en truck pour venir me saluer », décrit-il.
Si ce voyage a marqué son esprit, la trace est aussi physique : l’aventurier garde encore quelques douleurs aux jointures des doigts, à force de tenir la pagaie en permanence.
Malgré les séquelles physiques, l’envie de voir du pays reste plus forte : Frédérick compte bientôt repartir, cette fois en vélo en Amérique du Sud.
« C’est ma drogue », conclut l’aventurier, sans aucune intention apparente de s’en désintoxiquer.