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  • Evolution Basin, Californie © AdobeStock

La Pacific Crest Trail, la grande aventure de l’Ouest américain

Révélée au grand public par le livre et le film Wild, la Pacific Crest Trail (PCT) a vu sa popularité exploser à partir de 2012. Jusqu’à la fin des années 2000, à peine une centaine de personnes par année complétait cette randonnée de 4 265 km entre le Canada et le Mexique. L’an dernier, ils étaient près de 1 200. Tour d'horizon.


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« Il y a beaucoup de monde qui haït le film Wild, parce que ça a attiré les foules! », confirme Jean-Sébastien Labbé, qui a complété la PCT en 2016, en traversant les États de Washington, d’Oregon et de Californie. « C’est formidable de faire découvrir ce sentier aux gens [comme le fait Espaces avec cet article!], mais les Américains se sentent envahis. C’est le fun quand on est tout seul sur une trail! »

Il y a de nombreuses raisons de vouloir s’attaquer à cette belle et grande aventure, estime Jean-Sébastien. « Tu vois des choses que peu de gens vont pouvoir contempler dans leur vie. C’est vraiment isolé, alors tu as des vues incroyables sur des sommets enneigés, c’est toute une expérience visuelle. »

C’est surtout une expédition « à faire pour soi-même », estime Jean-Sébastien, qui a aussi complété un autre grand sentier, la Continental Divide Trail. « Marcher pendant des mois et être tout seul avec tes pensées, ça change une personne », poursuit-il.


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En direction nord ou sud, là est la question

Pour s’inscrire dans la grande histoire de la PCT, il faut obtenir un permis. Seulement 50 départs par jour sont autorisés en direction nord, et 15 en direction sud. L’association qui les distribue gratuitement fonctionne par un système d’inscription en ligne, et les autorisations sont limitées.

Un randonneur sans permis pourrait être escorté vers la sortie par des garde-forestiers ou encore mis à l’amende.

© Courtoisie Virginie St-Cyr

La grande majorité des randonneurs effectue le parcours en partant de la frontière mexicaine, à l’instar de Virginie St-Cyr, qui a complété la Pacific Crest Trail en 2018. La jeune femme, qui avait alors 24 ans, a pris l’avion jusqu’à San Diego, puis elle a trouvé une bonne âme prête à la transporter vers le point de départ, situé à Campo, en plein désert. À cet endroit, on n’est qu’à quelques mètres du mur de séparation planté sur la frontière avec le Mexique.

« C'est plus populaire de faire la PCT du sud vers le nord, parce que c'est un peu plus facile, dit Virginie. Il y a un peu plus de monde dans ce sens-là, donc c'est plus social. »


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Elle évoque également la question de la neige, qui est abondante jusqu’au milieu de l’été dans certaines sections, notamment dans la Sierra Nevada, ou encore dans les hauteurs de l’État de Washington. C’est pourquoi les départs se font au plus tôt à la fin juin : avant cela, les sentiers sont impraticables.

Les randonneurs qui partent du nord doivent patienter quelques semaines de plus avant de partir, et s’attendre quand même à marcher dans la neige, ce qui nécessite des crampons et un pic à glace.

© AdobeStock

Par ailleurs, les southbounders (qui marchent vers le sud) n’ont pas le droit de traverser la frontière canadienne, où se situe le fameux Northern Terminus, ce point qui marque l’extrémité nord du sentier. Il faut obligatoirement passer par un poste-frontière. Les randonneurs se rendent donc tout au nord de l’État de Washington et marchent une cinquantaine de kilomètres pour aller toucher la frontière, avant de revenir sur leurs pas.


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Un véritable défi physique

Peu importe le sens, il s’agit d’une aventure difficile, précise Jenyfer Comeau, qui se trouvait sur le parcours au moment d’écrire ces lignes. Elle effectue la randonnée depuis la frontière canadienne en direction sud.

En plus de la neige et de possibles avalanches, elle cite le danger des incendies de plus en plus fréquents en Californie. « Il y a des hikers qui vont sauter des sections parce qu’il y a trop de fumée lorsqu’ils se produisent », dit-elle.

« Il peut y avoir des interdictions de feu parce que c'est trop sec, explique encore Jenyfer. Ça comprend les poêles de camping. » Lorsque cela survient, il est impossible de faire chauffer sa nourriture, et il faut faire tremper ses repas déshydratés « à froid », ce qu’elle trouve désagréable. « Manger chaud, c'est bon pour l’âme quand tu es en randonnée. »

© AdobeStock

Au-delà des conditions météo, elle souligne que les montées sont moins abruptes que sur d’autres sentiers, comme l’Appalachian Trail - qu’elle a aussi complétée. Étonnamment, cela l’a incitée à faire un peu plus de kilomètres de marche par jour.

L’effet a été inattendu : « c'est plus dur mentalement que physiquement, explique-t-elle. Il y a moins de grosses montées et de descentes, mais à long terme, tu as de la fatigue ou des douleurs à force de faire tant de kilomètres. »

Jenyfer a trouvé particulièrement difficile le point de mi-parcours. « Tu te dis que tu as tout fait ça, mais qu’il faut encore en faire la moitié! Est-ce que je suis prête à faire encore la même distance? »

Pour ceux qui la terminent, la Pacific Crest Trail est assurément l’expérience d’une vie.


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La Pacific Crest Trail en bref : 

Longueur total : 4 265 km de la frontière canadienne à la frontière mexicaine
Parcours : 3 États américains traversés (Washington, Oregon, Californie), 7 parcs nationaux, 24 forêts nationales, 140 000 mètres de dénivelé positif
Durée moyenne : 5 mois
Infos : pcta.org


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