Parc Alconquin : Randonnée sauvage
Parcourir les vastes territoires sauvages canadiens à coups de pagaie permet de comprendre l’ampleur du plein air ontarien.
Après trois heures de route depuis notre départ de Toronto, j’atteins le petit village de South River. Le chauffeur me prévient : « Si tu veux faire des emplettes, c’est le dernier point de civilisation ! ». Je ne comprendrai que plus tard, une fois la voiture enfouie dans les chemins du parc, ce qu’il a voulu dire. À première vue, le relief semble plat et rien ne se dessine à l’horizon, sauf la cime des arbres, comme une promesse de randonnée paisible. Les vastes érablières et collines d’épinettes constituent l'essence même du parc Algonquin.
« Bienvenue, servez-vous ! », lance notre guide, Blair Baldwin. Sur la table, sous-marins et biscuits à volonté pour tous. C’est à cet endroit que les groupes se forment : à gauche les fonceurs (partis pour trois jours en canot-camping), à droite, moi et une famille hollandaise, tous partant pour de la randonnée, du canot et un somptueux chalet. De chaque côté de notre sentier, de nombreuses traces prouvent le passage récent de faons, d’orignaux et de castors. La marche mène, sept kilomètres plus loin, au bord d’une ancienne étendue d’eau. Mes pas s’enfoncent dans une mousse humide, vestige d’un lac repris pas la nature. Nous sommes en extase devant l’énorme variété de champignons sauvages et la taille démesurée des pins. Blair Baldwin, notre jeune guide, a traversé ce parc maintes fois depuis son enfance. C’est d’un pas rassurant qu’il nous conduit au travers des bois jusqu’au lac Surprise.
Nous montons à bord d’un canot pour la traversée du lac. Dès le départ, chacun pagaie à son rythme, ce qui ralenti notre progression. Le coucher du soleil ajoute des couleurs chaudes à ce petit coin de paradis. Arrivés à destination, nous débarquons excités par la découverte de « notre » île. Abasourdis par l’aspect parfait du lieu, nous n’osons entrer dans le chalet. Poussés par notre guide, nous ôtons soigneusement nos chaussures avant de nous laisser imprégner par la chaleur et l’architecture pittoresque du lieu. Je passe au salon, dont les murs en rondins aux formes parfaites entourent une nuée de sièges plus confortables les uns que les autres autour de la cheminée. La cuisine abrite la plus grande table en cèdre qu’il m’a été donnée de voir. Nous y partagerons couscous, tarte aux framboises et autres repas gourmets soigneusement préparés par notre cuisinier.
Rassasiés, nous nous installons sur la terrasse couverte. Le silence et les arbres aux alentours s’apprécient sans efforts. Après cette merveilleuse journée, chacun gagne sa chambre, sobrement meublée, mais en harmonie avec le reste. Nichée dans le fond de mon lit douillet surplombé par un moustiquaire géant, je rêve déjà du lendemain pour dévaler les escaliers et déjeuner copieusement avant de partir en canot pour rejoindre d’autres îles et sauter dans les eaux tièdes. Un dépaysement qui vaut bien le déplacement.
INFOS
• Où manger : Il n’y a rien dans le parc : toutes les provisions doivent être prévues avant le départ.
• Où dormir : Les villes autour du parc ne valent pas le détour, mieux vaut rester dans le parc qui compte yourtes, chalets et campings.
Autres activités :
• Randonnée pédestre : La zone sauvage du parc offre plus de 140 km de sentiers de randonnée en sac à dos avec emplacements de camping désignés.
• Canot : Le parc Algonquin offre aux amateurs de canot un réseau de parcours de canotage s'étendant sur plus de 2100 km.
• Raquette et ski de fond : En hiver, la route 60 est déneigée et sablée. Un permis valide (en vente aux entrées est et ouest)
• Vélo : Sentier de vélo de montagne Minnesing (quatre boucles vallonnées de 4,7 km, 10 km, 17 km et 23 km) et le sentier de vélo Old Railway (un sentier facile de 10 km qui longe une ancienne voie ferrée abandonnée).
Comment s’y rendre :
Avion : De Montréal à Toronto (119$), puis par voiture (prendre la route 400 vers le nord, puis la route 11 et bifurquer sur la 60 (264 km • environ 3h).
Auto : De Montréal, prendre l’autoroute 417 jusqu’au bout et poursuivre sur la route 60 jusqu’au parc (487 km • environ 5h30)
Meilleur moment pour y aller : Toute l’année
Infos : 705- 633-5572 • ontarioparks.com • voyageurquest.com