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  • Toutes les photos de l'article : © Xavier Bonacorsi

Des cours d'alpinisme pour apprendre à grimper des sommets

Que ce soit pour s’initier aux rouages de la haute montagne, approfondir ses connaissances ou tout simplement pour le plaisir de partager les joies de la montagne, le General Mountaineering Camp du Club Alpin du Canada est un rendez-vous annuel depuis 1906!


Toujours très peu connu dans les provinces de l’Est, le Club Alpin du Canada (CAC) est une institution bien implantée dans celles de l’Ouest, nommément en Alberta et en Colombie-Britannique.

Personnellement, ce n’est que tout récemment que j’ai fait la découverte du CAC, lorsque j’ai eu, l’été dernier, le plaisir de participer à l’édition 2023 du General Mountaineering Camp, affectueusement appelé : « GMC ».

Le GMC est un camp d’alpinisme d’une semaine pour alpinistes de tous les niveaux. L’objectif du GMC est d’offrir aux participants l’occasion de profiter d’un camp de base en altitude en région éloignée afin qu’ils puissent se concentrer à grimper les sommets environnants.

Et afin de maximiser le plaisir, le confort et les aventures, des cuistots s’occupent de concocter des repas gastronomiques et des guides de montagne s’assurent de trouver des routes sécuritaires sur les arêtes et les glaciers, vers les sommets environnants. À cela, il ne faut bien sûr pas oublier les installations de tente-cuisine, de salon de thé, de tente de séchage, de toilettes sèches et… de douches pourvues d’eau chaude!

Cette année, le GMC se déroulait au nord de Golden, en Colombie-Britannique, dans un secteur nommé Chess Group, en raison des sommets portant le nom de pièces de jeu d’échecs :

  • KING MOUNTAIN (Roi) (3095 m)
  • BISHOP PEAK  (Fou) (3044 m)
  • KNIGHT PEAK  (Cavalier) (3055 m).
  • QUEEN PEAK (Reine) (3096 m)
  • THE PAWN (Pion) (3090 m)
  • ROOK PEAK (Tour) (3081 m)

Ces montagnes sont suffisamment éloignées de la route que la première ascension de KING (qu’on croyait à l’époque être le plus haut sommet du secteur) ne remonte qu’à 1978.

Pour rejoindre notre camp de base, situé à 2200 mètres d’altitude, à la base de Rook Peak et surplombant la vallée Prattle Creek, il a fallu deux heures de route sur un chemin forestier suivis d’une balade d’une vingtaine de minutes en hélicoptère. C’est d’ailleurs l’un des attraits du GMC : profiter d’un camp de base dans une région reculée inaccessible par la route. Le sentiment d’être seul au monde est vivifiant !

En arrivant au camp on choisit sa « chambre à coucher » parmi les nombreuses tentes déjà installées.

On commence ensuite à faire connaissance avec celles et ceux avec qui on partagera les sept prochains jours. Je remarque que la plupart des participants sont des hommes de 45 à 65 ans. Il faut dire que les frais pour la semaine (3000 $ + txs) ne sont pas à la portée de tous.

Je constate aussi que plusieurs sont des habitués du GMC, et que certains y participent depuis des décennies ! D’ordinaire, le camp compte environ une trentaine de participants et 6-7 guides. Mais comme nous étions à la première semaine de la saison, nous n’étions que 15 participants. La première semaine est en quelque sorte une semaine d’exploration, les guides n’ayant pas encore bien apprivoisé le secteur.

Après nous être installés, on nous explique le fonctionnement du camp : à chaque jour, avant le souper, les guides proposent de 4 à 6 propositions d’activités pour le lendemain. Le groupe doit être divisé afin de limiter le nombre de participants par guide.

Les activités comportent presque toujours l’ascension d’un sommet, mais les chemins pour s’y rendre varient. Parfois il faut traverser glaciers et crevasses, ou bien se lancer sur une pente enneigée et glacée de 60° avec crampons, ou s’aventurer sur des champs de pierriers (scree). Lorsque nous nous aventurons sur des terrains à risques, on se sent parfaitement en sécurité : casque et cordes deviennent obligatoires dès que le risque de chute se pointe.

Ce qu’on observe aussi est l’absence totale de compétition. Il règne une réconfortante ambiance de collaboration, d’entraide et de partage. C’est d’ailleurs un peu (beaucoup) pour ça que nous sommes tous là, en montagne : pour retourner à l’essentiel…

Il ne faut pas être un montagnard aguerri pour participer à un GMC, il suffit d’être en suffisante condition physique pour marcher en montagne de 6 à 8 heures par jour et de ne pas trop craindre les hauteurs. Les guides concoctent des activités qui correspondent aux différents niveaux des participants.

Le Club Alpin du Canada

Fondée en 1906, le CAC est un organisme à but non lucratif dont les missions sont de promouvoir l’alpinisme, le sens de l’aventure ainsi que la protection de l’environnement. Si le CAC est surtout bien implanté dans les provinces de l’ouest, il compte deux « sections » au Québec :

Devenir membre du CAC permet d’avoir un accès privilégié à de nombreux chalets de montagnes, de participer à des activités en plein air, à des cours et ateliers, ainsi que de s’inscrire à des voyages et expéditions en montagne à travers le monde. Mais l’intérêt premier de devenir membre est de rencontrer d’autres amoureux de la montagne afin de partager ce bonheur et ces joies qu’on ressent aussitôt qu’on commence à prendre de l’altitude!


Merci à Mountain Hardwear, commanditaire officiel du Club Alpin du Canada.


Voici en images, un court résumé de cette magnifique semaine







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