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  • © Joël Lemay (photo de droite)

Joan Roch : L’odyssée littéraire d’un coureur pas si ordinaire

L’été passé, l’ultra-marathonien Joan Roch a couru de Percé à Montréal, le long du Saint-Laurent, sur près de 1135 km. Il publie ce 24 mars le récit épique de son aventure dans ce livre, Ultra-ordinaire 2 : odyssée d’un coureur, paru aux Éditions de l’Homme.

Son livre n’est pourtant pas la simple narration d’une aventure de 15 jours à travers le Québec, en pleine pandémie. Au contraire, c’est une véritable odyssée, à la manière d’Ulysse, le héros mythologique d’Homère.


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Ce voyage, Joan Roch l’a commencé bien avant ses premières foulées du 4 aout 2020 en Gaspésie. En 2016, alors qu’il publie son premier ouvrage, Ultra-ordinaire : journal d’un coureur, également aux Éditions de l’Homme, l’auteur qui avait couru 6 courses d’ultra-trail en 2015, est usé, fatigué de courir. Ironique, non? Joan Roch en convient :

« J’essaie, dans ce deuxième livre, d’expliquer pourquoi et comment j’ai vécu cette usure physique et le fait d’avoir arrêté net tout cela. Quand tu es identifié en tant qu’individu par une activité, cela peut être considéré comme un abandon et donc comme un échec. Cela reste encore tabou, mais je me suis rendu compte que cela pouvait pourtant concerner et rejoindre beaucoup de personnes. »

Une épopée québécoise

Il a pourtant repris et rechaussé ses souliers de course. À son rythme. En prenant plaisir à redécouvrir les plaisirs simples de l’activité, loin des compétitions internationales.

« Je m’y suis remis, en grande partie grâce à la photographie, indique l’ultra-marathonien, qui collabore aussi au magazine Espaces. J’aime prendre des photos pendant mes sorties. Cela m’a remis sur les rails. À force de courir, je me suis remis en forme. J’avais le projet d’écrire un deuxième livre, mais quoi dire, quoi raconter? »

Il envisage alors de participer la Triple Couronne (Triple Crown), une série de trois courses de plus de 320 km (200 miles), organisée aux États-Unis et à courir lors de la même saison. La pandémie a eu raison de ses ambitions états-uniennes, mais pas de son envie de longue distance.

« Tant qu’à m’être si bien entraîné pendant des mois, pourquoi ne pas courir l’équivalent au Québec? J’avais le temps et les jambes pour le faire », explique-t-il. Le voilà donc parti courir le Saint-Laurent.

Heureux qui comme Joan


© Joel Lemay / Agence QMI

Comme Ulysse en son temps, le périple de Joan Roch fut parsemé d’embûches, de défis et de douleurs : un sac à dos trop chargé au départ ; le dénivelé de la 132 en Gaspésie ; le vent du fleuve ; la canicule ; une irritation cutanée, un pied et un tibia enflés faisant craindre une infection à la bactérie mangeuse de chair…

Persévérant, il s’est rendu jusqu’au sommet du Mont Royal. « J’avais l’impression d’écrire mon histoire et l’histoire de ce livre avec mes pieds. Cela m’a aidé à continuer malgré la fatigue et la douleur. Je voulais finir et me rendre au bout », confie-t-il.


Une page du livre de Joan Roch

Ce livre, illustré par les magnifiques photos prises par Joan Roch lui-même, est donc à la fois un récit intime de toutes ses années de doutes et de joies, et une ode à la persévérance et à la résilience.

« J’avais à cœur dans cet ouvrage d’expliquer tout ce que j’avais appris au cours de ces dernières années. Des enseignements qui peuvent s’appliquer dans nos vies, pas juste pour la course à pied. Ne pas avoir peur d’aimer, de se lancer dans des défis et de s’adapter face aux changements et aux imprévus. Avancer malgré tout, même si on n’arrive pas forcément au bout. Ce n’est pas là l’essentiel », conclut-il, espérant pouvoir rencontrer cet été ses lecteurs dans des conférences avec du public.


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